Agouni Gueghrane, relevant de la daïra des Ouadhias érigée au rang de commune depuis le dernier découpage administratif, n’arrive toujours pas à sortir la tête de l’eau.
Le chef-lieu qui devrait être la vitrine d’une municipalité demeure un village des années 70. Une liste interminable peut être facilement élaborée, concernant les carences des éléments les plus élémentaires de la vie, la situation géographique étant un facteur aggravant son isolement. Le seul chemin qui relie le dernier village d’Aït Argane qui le relie de la RN30 via le CW11, est dans un état lamentable. Les habitants de ce village en question sont les plus touchés par cet isolement qui dure parfois des semaines du fait qu’il est situé en plein cœur de la montagne du Djurdjura : «Il devient inaccessible durant l’hiver, la neige bloque tout accès à ce village, les villageois se contentent de s’approvisionner en bois pour se réchauffer, puisque Aït Argane n’est même pas inclus à ce jour dans l’étude du gaz de ville, et le gaz de butane n’arrive pas à cause de la route qui se retrouve bloquée parfois des mois entiers», vocifère un septuagénaire. En parlant de l’isolement et surtout de l’absence de nombreux organismes et structures étatiques, le chef-lieu ressemble à tout sauf à ce qu’il devrait être. Une seule rue faisant office de chef-lieu. Le reste consiste en une petite agence postale, de petit siège de l’APC initialement destiné à la garde communale, ainsi qu’un centre de soins et une école primaire. Pour ses besoins, la population doit se déplacer vers le chef-lieu de la daïra de Ouadhias. Trois autres salles de soins érigées dans les villages d’Aït Argane, Tafsa Boumad et Aït El Kaïd. Malheureusement, ces salles de soins ne répondent pas aux normes requises en matière de prise en charge du malade. Les habitants de ces villages demandent justement la réalisation d’une maternité et d’une polyclinique au chef-lieu. «La région n’Ath Argane a enregistré deux cas fatals, durant la période de neige, car nous n’avons pas pu les transporter sur un véhicule, nous l’avions pris sur nos dos, hélas, l’irréparable s’est produit durant la route». Pour la masse juvénile, la jeunesse est victime de tous les aléas et des fléaux sociaux, puisque aucune structure n’est réalisée pour cette catégorie. Le stade communal n’est toujours pas réalisé le foyer de jeunes n’est pas achevé et d’autres structures ne sont pas encore lancées. Quant aux écoliers, les sept écoles primaires ne sont pas toutes dotées de cantine scolaire, le transport scolaire n’est pas assuré pour les lycéens qui suivent leurs études au lycée de Ouadhias ou encore à Ouacifs. Pour le secteur de l’habitat, la commune, n’a jamais bénéficie de logements sociaux depuis l’indépendance et le quota accordé dans le cadre de l’habitat rural est loin de la demande exprimée. En outre, les habitants sont laminés par l’ampleur du chômage endémique, les chances de trouver un job restent très minimes. D’autant plus que la localité n’a aucune recette, de plus l’APC est bloquée depuis mars 2009. Un facteur qui pousse les habitants à l’exode.
Belkacem K.