L’APW de Tizi-Ouzou à la traîne !

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Quasiment toutes les APW, à l’image de celles de Béjaïa et Bouira, pour ne citer que celles là ont déjà voté leurs budgets primitifs respectifs. Sauf celle de Tizi-Ouzou qui n’a même pas encore lancé les convocations pour la tenue de la dernière session.

Les observateurs avertis n’hésitent pas à lier ce retard à la crise née entre les élus du FLN et ceux du RCD qui, doit-on le rappeler, a été à l’origine de l’éclatement de l’alliance qui permettait, jusque-là au RCD de jouir d’une majorité au sein de l’assemblée. Ce n’est donc plus le cas. Et forcement, face à l’incertitude qui plane sur les voix des élus FLN, le P/APW ne semble pas pressé de soumettre le budget au vote. En fait, l’enjeu est, à vrai dire, « mesquin », pour reprendre cette expression d’un élu de la même assemblée. Depuis son ascension à la tête de l’APW, le président en poste et son parti ont toujours fait en sorte de priver la JSK et le secteur de la culture de subventions. Il faut dire que la responsabilité du FLN est autant engagée dans cette affaire, car sans les voix des élus du parti de Belkhadem, auxquels de plus revient la présidence de la commission des finances, le RCD n’aurait certainement pas pu se permettre de répartir, jusque-là le budget à sa guise. La complicité parait même évidente, du fait que l’attribution de la présidence de la commission des finances au FLN avait été conclue, entre les deux partis, dès les premières négociations qui ont abouti à la majorité qui a été mise en place, déjà du temps du précédent P/APW, passé sénateur depuis. Mais voilà que la lune de miel est, semble-t-il, bien consommée. Et les élus du FLN sont, à croire leurs déclarations, tentés de se racheter et, surtout, se démarquer des positions du P/APW qui s’en est frontalement pris au président de la JSK, lors d’échanges peu amènes et trop bas pour un « responsable politique » de ce niveau. Aussi, la gestion de l’assemblée, jusque-là très mal vue par les observateurs, a vraisemblablement incité les élus du FLN à revoir leur position par rapport à leurs collègues du RCD qui se sont distingué parfois, très maladroitement, à l’image de cette élue qui a osé lors de la session précédente, réclamer au wali un logement en pleine plénière alors qu’elle en dispose déjà d’un de fonction dans le secteur de l’éducation, un logement qu’elle garde d’ailleurs fermé n’étant visiblement pas dans le besoin, au moment où des sinistrés du lointain tremblement de terre grelottent encore de froid dans des chalets de fortunes… Comme elle a toujours gardé son détachement de ce secteur, qui lui assure un salaire, de l’argent du contribuable à ne rien faire, alors qu’elle ne jouit d’aucun poste de responsabilité à l’APW… Et pourtant, les lois sont claires ! Et à ce sujet, on ne peut pas dire que le directeur de l’éducation est sans reproches…

Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres qui ont donc donné à réfléchir aux élus du FLN qui se sont bruyamment démarqués en rompant l’alliance. C’est ainsi qu’ils se sont engagés publiquement à voter une enveloppe conséquente pour la JSK et pour le secteur de la culture. Et ils viennent de passer à l’action, puisque lors de la réunion de la commission des finances, la JSK, la culture et les affaires religieuses ont, bel et bien, bénéficié de leurs quotes-parts du budget qui sera soumis au vote prochainement. C’est ainsi que la JSK s’est vue attribuer une enveloppe de 2,5 milliards, le secteur de la culture, 1 milliard, et les affaires religieuses également 1 milliard. 6 autres milliards devraient être répartis sur un certain nombre de communes non dotées. Le FLN, le RND et le FFS ont donc fait cause commune pour réparer ce qu’ils considèrent comme une injustice commise par l’APW envers ces secteurs et ces communes négligés par la majorité en son temps de règne. Un vrai camouflet pour le RCD qui se retrouve pris dans une sorte de piège où il ne dispose pas de mille et une issues pour s’en sortir face à la détermination de la nouvelle coalition, à part celle de tenter d’avaler la pilule… pour ne pas dire plus. Il faudrait, toutefois, attendre la tenue de la session pour confirmer cette tendance des trois. Il est maintenant certain que la session ne pourrait se tenir avant 2012, du fait que les convocations ne sont pas encore lancées par le P/APW. Pour la date, c’est lui qui décide, pour le reste, c’est les autres et ils risquent vraiment de lui faire mal…

S. Bénidine.

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