Le paradoxe MSP !

Partager

Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) vient de se retirer de l’alliance présidentielle. L’annonce en a été faite, hier à Alger, au terme des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif du parti. Créé en 2004, l’alliance présidentielle, qui comporte également le FLN et le RND, s’éclate, ainsi, après 7 ans d’existence. Il faut dire que cela était prévisible depuis quelque temps déjà. Il y a une quinzaine de jours, le président du mouvement, Bouguerra Soltani, avait déjà menacé de se retirer de l’alliance. Le même président a signifié vendredi à l’ouverture des travaux de conseil consultatif du mouvement, que l’année 2012, qui connaîtra l’organisation des élections législatives et communales, sera l’année de la «compétition et non celle de l’alliance » et ce, « dans un cadre d’élections intègres et transparentes », avait-il ajouté. Soltani indiquera dans son allocution que continuer à composer avec l’alliance c’est « persister dans la médiocrité politique ». Le président du MSP affirme, en outre, que son parti ne partage pas les positions des deux autres formations de l’alliance, notamment celle concernant les réformes, déviées, selon lui, de leurs substances. « Les lois adoptées dans le cadre des réformes ont été vidées de leurs substances, à savoir les libertés, la transparence, la volonté politique et l’ouverture politique et médiatique », a-t-il estimé et d’ajouter que le MSP milite aujourd’hui pour « remettre les réformes sur leur trajectoire populaire après avoir été déviées, par certains, vers une trajectoire partisane ». Pour lui, « la philosophie des réformes est toujours régie par la hantise de la tragédie nationale et la logique de l’état d’urgence ». Bouguerra Soltani a rappelé que l’action accomplie par le Mouvement, dans le cadre de l’alliance, était « un devoir national basé sur des efforts politiques focalisant sur la réconciliation nationale comme priorité », ajoutant qu’ « aujourd’hui, le devoir national en appelle à faire des réformes politiques la première priorité pour consacrer l’Etat de droit”.

Cela dit, malgré ce retrait, en somme attendu pour le FLN qui qualifie cette sortie d’un non événement, le MSP ne compte pas se retirer du gouvernement Ouyahia. Il appelle, toutefois, à « la constitution d’un gouvernement technocrate pour gérer la période électorale », note le conseil consultatif du parti dans un communiqué rédigé à l’issue des travaux de sa session ordinaire. Un document qui indique que le mouvement soutient toujours le programme présidentiel. Rappelons que le MSP compte quatre ministres au sein du gouvernement actuel. Il s’était classé en 3e position aux dernières élections législatives de 2007, derrière ses anciens alliés, respectivement le FLN et le RND.Le MSP compte 51 députés à l’Assemblée populaire nationale (APN) et a obtenu la même position aux dernières élections communales (3e) de 2007, se classant toujours derrière le FLN et le RND, avec 107 Assemblées populaires communales (APC) sur les 1.541 que compte le pays.

M.O.B

Partager