l La coquette ville de l’antique Chobal Minicipium, s’est multipliée ces dernières années et prend de plus en plus les allures d’une région qui se cherche, à l’ombre d’un exode forcé, concentré auquel elle n’était pas préparée — les localités voisines — mais d’autres très lointaines.Sa population est passée du simple au double, et ce, en un temps record devant la pauvreté qui ne cesse de la frapper de plein fouet. Depuis plus d’une décennie, Ziama est devenue une véritable “zone-refuge” de centaines de familles issues de Tarcha, Aït-Achour, Ouled-Ali, Ouled-Ghezala, Tabiet et autres qui ont aflué à la recherche de la sécurité et de la quiétude pour s’installer au chef-lieu ainsi qu’au village d’Azirou.Sans eau ni électricité ni bloc sanitaire, ces populations “misérables”, affrontent les pires conditions de vie de “ghetto” qui se prolonge indifinement. “Nous avons fui l’enfer du terrorisme, abandonnant, malgré nous, nos biens pour nous retrouver nez-à-nez avec l’enfer de la misère. Entrez et regardez où nous vivons !” nous dit une mère, très épuisée.L’étendue des maisons de fortune est alarmante. Situées sur un site prédisposé aux éventuels glissements de terrains, sans les moindres moyens vitaux, ces malheureuses familles sont entassées dans des logis indécents et précaires du fait de l’insalubrité. La situation laisse vraiment pantois le commun des mortels !L’absence d’hygiène et la prolifération des moustiques de tout genre exposent d’une manière accrue les “exilés” aux maladies respiratoires, rhumatismales ainsi qu’à celles liées à la mauvaise hygiène (?) qui en découle.
Le décor est insoutenable !Les chiens et les volailles fouillent dans les ordures ménagères. “Notre génération est sacrifiée”, nous a expliqué douloureusement un interlocuteur qui frôle les 70 ans et d’ajouter : “C’est notre destin ! si on ne fait rien, ce sont nos enfants qui payeront la facture et subiront le même sort ?”Selon les échos que nous avons eu çà et là, certaines familles “heureuses” ont pu bénéficié d’un quota de logement attribué par l’APC mais il est pratiquement impossible de parvenir à satisfaire tous les “réfugiés”. “Rien ne peut venir à bout de cette situation désastreuse si l’Etat n’envisage pas un programme spécial et daigne débloquer des enveloppes financières importantes pour prendre en charge toutes les familles”, nous a déclaré un père, désemparé.Pour d’autres, “exilés de force” de leur terres ancestrales, leur version des faits est autre : “Nous sommes ici depuis plus de 10 ans”, nous déclarent-ils et d’ajouter : “C’est du mensonge, personne ne s’est soucié de notre état, on n’intéresse personne (…) on vient hypocritement nous demander de voter pour une tendance en nous promettant la lune, mais après que la monarchie municipale obtienne votre aide, on nous jette aux oubliettes !”Devant cette véritable “bombe à retardement”, si les choses continuent à évoluer ainsi, dans quelques années, il n’y aura aucune trace de la jolie ville de la corniche jijélienne.
Rabah Zerrouk