Dans cet entretien qu’il nous a accordé à quelques heures de la tenue de la première AGO 2012, dans un contexte de tension, le maire de Oued Ghir, en l’occurrence Mohdeb Nacer, défend son bilan qu’il juge » positif » et appelle l’opposition au sein de son assemblée » à privilègier la raison et l’intérêt général « .
La Dépêche de Kabylie : Cela fait deux ans que vous êtes à la tête de l’APC de Oued Ghir. Quel bilan faites-vous de votre mandat jusqu’à ce jour ?
Mohdeb Nacer : Beaucoup de projets ont été réalisés et bien d’autres sont en voie d’achèvement, et cela, dans plusieurs secteurs. Je cite, à titre d’exemple, l’aménagement du marché hebdomadaire, dont les travaux sont achevés suite à un montage financier puisé des PCD et du budget communal. Concernant l’assainissement (AEU), nous avons réalisé des travaux s’étalant sur un linéaire de 1600 mètres. Cette opération a concerné les localités de Tayma, Ibourassen, Mellala et Ireza. En plus, deux dalots ont été construits à Ibachirene et à Ibourassen pour permettre un écoulement efficace des eaux. Aussi, différentes pistes ont été aménagées. Au titre des PCD 2010, nous avons lancé une opération de bétonnage de plusieurs routes, dont ont bénéficié les villages Ibachirene, Amaâdan, Mellala et Ibourassen. A cela s’ajoute le revêtement de trois voies en béton bitumineux. En outre, nous avons procédé à l’aménagement de deux cimetières respectivement au chef-lieu communal et à Mellala où nous avons aussi aménagé la stèle des martyrs.
Quant au secteur de l’éducation, plusieurs établissements scolaires ont été aménagés. Par exemple, l’école primaire d’Amâadan a été dotée de deux autres classes de plus. Dans ce même chapitre, le projet de la réalisation d’une bibliothèque communale dans le cadre du programme FCCL a été lancé.
Concernant la crèche municipale, le projet est en voie d’achèvement grâce à un complément d’une enveloppe qui avoisine les 5 500 000 DA. Enfin, nous avons installé le gaz de ville dans pas moins de cinq écoles primaires. Si nous considérons donc toutes ces réalisations, je pense que le bilan est positif.
Vous avez inscrit plusieurs opérations dans le cadre des PCD 2011. Est-ce qu’elles sont toutes réalisées ?
Evidemment, nous avons lancé plusieurs projets dans le cadre des PCD 2011, où la priorité a été accordée à l’aménagement des routes et à l’assainissement.
Quelques-uns des ouvrages sont déjà achevés et réceptionnés, tels que l’aménagement et le revêtement de deux pistes à Ibourassen (Copawi), et une à Tamda, ainsi que la consolidation d’un mur de soutènement à proximité de la Mosquée de Mellala. Aussi, nous avons engagé une opération d’extension du réseau d’éclairage public sur l’ensemble du territoire de la commune.
D’autres projets sont en cours d’achèvement. Par exemple, celui ayant rapport à l’assainissement de différentes localités, et dont le taux d’avancement des travaux a atteint les 60 %. Aussi, l’opération consistant au bétonnage des pistes aux villages Ibachirene, Mellala, Helil et Ibourassen est en cours de réalisation avec un taux d’avancement qui dépasse les 50 %.
La salle du sport communale a bénéficié aussi d’un projet d’aménagement dont les travaux ne sont pas encore achevés. Enfin, il y a l’aménagement du carrefour Chetba sur la RN 12.
A votre avis, quelles sont les vraies préoccupations des habitants de votre commune ?
La principale préoccupation des habitants de la commune reste l’extension du gaz de ville vers les localités éparses et rurales, à savoir les villages Amaâdan, Boumansour, Tamda, Taourirt Larbâa …etc.
Je vous informe d’ailleurs qu’une étude pour la réalisation de ce projet a été déjà engagée et financée sur le budget communal.
Et,en plus de cette opération bien sûr,et une fois que l’opération de raccordement en gaz achevée, nous procéderons à différents aménagements et revêtement des voies et pistes au niveau de ces localités.
Est-ce que les moyens de l’APC permettent une prise en charge concrète des besoins et des attentes de vos concitoyens ?
Malgré les moyens dérisoires dont dispose notre commune, je peux dire, qu’il existe une prise en charge sérieuse des doléances soulevées par nos concitoyens.
Créée dans les années 80, la seule zone d’activité implantée dans la commune, au village Ibourassen, sensée absorber le chômage qui ronge les jeunes de la région et apporter des ressources à l’APC, peine à démarrer. Pourquoi ce retard, selon vous ?
La ZAC est un patrimoine qui a été transféré à l’agence foncière de la wilaya dont elle a la charge pleine et entière.
Le problème de ce retard ne se trouve pas au niveau de l’APC.
Oued Ghir est réputée pour être une commune à vocation essentiellement agricole. Quelle est la situation de l’agriculture dans votre municipalité ?
Additivement aux territoires existants, exploités par les UAC et UAI, il existe un programme piloté par la direction des forêts pour le désenclavement des localités de Boumansour, Tighdirine, Tayma, Tizi Ifithawen, et la décharge publique de Tayma vers la dernière localité citée, afin de mettre en valeur ces territoires et, éventuellement, pour les exploiter à des fins d’agriculture, et cela sur un linéaire de 10 km.
Revenons à la crise » politique » qui secoue depuis maintenant plusieurs mois votre assemblée. L’opposition vous a accusé récemment, de faire cavalier seul et de gérer les affaires de l’APC unilatéralement. Quelle est votre réaction ?
Je lance un appel à nos élus afin de privilégier la raison et s’inscrire dans l’intérêt général et cela au profit de nos concitoyens et du développement de notre commune, seul patrimoine qui nous est cher à tous.
Propos recueillis par Boualem Slimani