Les taxieurs montent au créneau

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« Nous restons ici, jusqu’à ce qu’une solution qui arrangera tout le monde soit prise, c’est-à-dire, si les autorités nous mettent devant le fait accompli en décidant de délocaliser tous les transports de la ville, sinon actuellement enlever les uns et laisser les autres est injuste »

Le problème de ligne de transport raccordant la ville de Boghni au chef-lieu de wilaya, semble devenir l’un des sujets les plus sensibles et les plus compliqués, dans le dossier de transport de la wilaya de Tizi-Ouzou, et ce, à cause du conflit qui règne entre les trois catégories des transporteurs desservant cette ligne, à savoir les transporteurs par bus, les taxis et les propriétaires de fourgons.

En effet, ce problème que les uns expliquent par la « nouvelle arrivée » de ses derniers (fourgons) qui représentent un « concurrent et une menace » à ne pas sous-estimer, du fait qu’il est toujours au centre ville, et sur quoi, ils n’arrêtent pas de dénoncer ce qu’ils qualifient de « concurrence déloyale, encouragée par les autorités ».

Ceci, en les laissant desservir au centre ville et en leur accordant un arrêt à la ville de Boghni. Par ailleurs, les transporteurs par fourgons, dénoncent ce qu’ils qualifient de « lutte acharnée » sur eux, et refusent catégoriquement le fait qu’ils soient considérés comme des « nouveaux débarqués.  » Comment peut-on nous priver de ce qui nous revient de droit, un droit reconnu par les autorités ? », déclare un délégué de cette corporation. Questionné sur ce qui est en train de circuler par ci et là disant que « les fourgons sont nés pendant la grève des transporteurs par bus qui a duré 48 jours, et n’ont pas de station au niveau du chef-lieu », ce dernier explique que la ligne vers le chef-lieu ainsi que le droit d’arrêt au niveau de la station actuelle, jouxtant l’ancienne gare routière, leur ont été accordés il y’a bien longtemps. « Cependant nous n’avions pas d’arrêt au niveau de notre daïra, à cet effet, nous sommes considérés comme étant des fraudeurs, même pour certains, nous n’existions pas et même certains propriétaires de fourgons, ne travaillaient qu’occasionnellement, en quelque sorte, nous avons continué à travailler ainsi alors que c’était un droit absolu jusqu’à ce que le droit d’arrêt à Boghni nous soit attribué par le directeur des transporteurs, qui en se déplaçant lui-même, à l’issue d’actions que nous avons menées à Boghni, il y’a quelques mois, a fini par trancher sur le sujet d’arrêt, qui nous avait été injustement refusé par les autorités. Ces dernières ont alors fini par nous attribuer un arrêt ». Il convient de noter en fait que ce conflit des transporteurs de Boghni a été évoqué même parmi les points qu’a constitués la plateforme de revendications que le collectif des transporteurs de la nouvelle gare de Bouhinoun a transmis aux autorités, afin de la prendre en charge, et ce, à l’issue de leur débrayage, dimanche dernier.

En effet, le président de l’association de cette corporation n’a pas caché son opinion qui rallie celle de la partie qui qualifie l’autorisation aux transporteurs par fourgons de Boghni d’assurer leur service vers le centre ville des genêts, de « concurrence déloyale et injuste » et que « ce problème est nouvellement né », ce qui explique alors que la délocalisation de ces fourgons, constitue l’une des exigences faites aux autorités, notamment à la direction des transports. A souligner également que les taxieurs de leur part, ont rejoint encore une fois, leur ancienne station qui se situe en face de l’ancienne gare routière et ce, depuis dimanche. Sur ce sillage, le délégué des taxieurs contacté par nos soins, dira : « Nous sommes ici temporairement, jusqu’à ce que les autorités tranchent sur cette situation et trouver une solution pour tout le monde ». Questionné sur la réaction des autorités, quant à cette reprise, notre interlocuteur dira : « Rien ne nous a été signalé pour le moment, c’est d’ailleurs ces mêmes autorités qui nous ont dit clairement, si les fourgons reviennent revenez, il y’a quelques jours de cela, quand on nous avait ordonné de quitter les lieux et rejoindre la nouvelle gare, en même temps que les fourgons qui refusent de déposer leurs passagers au lieudit, pont de Bouhinoun ». C’est dire que ces taxieurs maintiennent toujours à leur ancienne station, du moment que les fourgons continuent à assurer la liaison entre la ville et le centre ville de Tizi-Ouzou. « Nous restons ici, jusqu’à ce qu’une solution qui arrangera tout le monde soit prise, c’est-à-dire, si les autorités nous mettent devant le fait accompli en décidant de délocaliser tous les transports de la ville, sinon actuellement enlever les uns et laisser les autres est injuste », affirme le même délégué des taxieurs. Il est important de souligner aussi que les taxieurs évoquent le problème des autres fourgons d’autres régions tels que ceux de Tirmitine et de Betrouna, qui transportent les voyageurs de Boghni, alors qu’eux ils chôment à la nouvelle gare de Bouhinoun, selon les dires de certains d’eux et ce, du fait qu’une partie des voyageurs prennent les bus et une autre préfèrent ce qui les arrangent et voyagent par fourgons qui desservent vers la ville. Sur ce point, un taxieur relèvera : « Nous sommes entre le marteau et l’enclume, alors que chacun de nous a derrière lui une famille à nourrir ».

Concernant le dernier point soulevé par les taxieurs, il est à noter que selon quelques citoyens et transporteurs, même au niveau de la station jouxtant l’ancienne gare routière, « les importants embouteillages sur la RN 128 particulièrement en fin de journées, et étant les fourgons de Boghni tardent en retour. Parfois ce sont les voyageurs qui font appel aux transporteurs d’autres régions pour ne pas faillir rentrer la nuit chez eux ». Un état de cause qui engendre le désagrément et des propriétaires de fourgons de la région et des taxieurs. C’est ainsi, les citoyens de Boghni n’arrivent pas à comprendre tous les enjeux et conflits qui se jouent sur leur tête, selon leurs dires.

D’ailleurs, nombreux sont ceux qui n’arrêtent pas de prononcer chaque jour « ce n’est que notre région qui souffre le plus du transport, alors que les moyens de transport sont en abondance, pourquoi ce paradoxe ? ».Une question qui mérite bien d’être posée et débattue, par toutes les parties concernées, afin de revoir l’objectif même du transport, qui est censé être un outil et un moyen au profit du bien-être du citoyen. Il est enfin important de dire que ces transporteurs, toutes catégories confondues, doivent réviser leur rôle et chercher d’abord la satisfaction de la clientèle sans laquelle, ils ne pourraient prétendre à l’exercice de cette activité et ce au lieu de créer des conflits qui font tourner tout le monde en rond.

Rachida Selmani

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