“Vous avez assisté à l’ouverture mais vous ne pouvez pas assister au débat, vous êtes invités à quitter la salle”.
C’est en ces termes que le secrétaire national à la communication du FFS, Chaffai Bouiche en l’occurrence, s’est adressé juste après avoir lu à l’assistance le document de préparation de la convention nationale du parti, aux journalistes présents à la Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaia pour couvrir la session extraordinaire du conseil fédéral de la wilaya de Béjaia élargi aux militants et à la mouvance citoyenne qui s’est tenue dans la journée du samedi sous la présidence de Ali Laskri, premier secrétaire national. Ce dernier qui avait fait un discours d’ouverture dans lequel, il avait rappelé que cette rencontre entre dans le cadre de la convention nationale qui se tiendra le 11 février prochain, à Alger, laquelle a été convoquée par Hocine Ait Ahmed pour débattre le plus largement et le plus librement pour en sortir avec le consensus le plus fort pour la prise de décision d’une participation ou d’un boycott des prochaines échéances électorales, dira aussi qu’il faut faire une évaluation des coûts pour chaque option envisagée tout en rappelant que les décisions que les militants seront appelés à prendre revêtent un aspect politique et non sentimental, stratégie utilisée pour probablement peser sur les avis des uns et des autres sachant que les militants de base, soucieux de préserver la crédibilité de leur formation politique laquelle ne peut s’acheter ni en euros ni en dollars encore moins en dinars comme le soulignera l’orateur lui même, opteront assurément pour le boycott. En effet, certains militants, rencontrés avant l’entame de la réunion, ont déclaré dans leur majorité préférer le boycott à la participation au motif que leur parti n’a jamais cautionné le pouvoir encore moins ses réformes qu’ils qualifient de “ réformettes “. Il y a une sorte de bras de fer dans l’air entre la base et la direction laquelle aurait apparemment fait déjà son choix et d’ailleurs dans son intervention le secrétaire national à la communication a confirmé en quelque sorte ce choix en disant qu’il ne suffit plus de s’opposer au régime pour faire du bien à la société et au pays et il ne suffit plus de dire non pour être sur le chemin de la fidélité aux idéaux démocratiques et patriotiques. Par ailleurs, il rappellera à l’assistance que les militants du parti vont devoir défendre un point de vue et son contraire dans une démarche constructive. Paradoxalement, il dira que c’est dans un contexte de fermeture que s’annoncent les prochaines élections législatives mettant une fois de plus le FFS devant un choix difficile au vu de sa situation et de la situation du pays tout en reconnaissant implicitement que les prochaines échéances seront libres et transparentes en disant qu’à l’évidence, sans l’acte désespéré de Bouazizi le tunisien, véritable détonateur des révoltes populaires dans les pays de la région, ces élections n’auraient constitué qu’une formalité banale et les décideurs auraient fraudé avec toujours aussi peu de scrupules et toujours avec autant d’arrogance et de mépris. Ce qui veut dire qu’ils ne le feront pas ? Après avoir fait une évaluation de la stratégie électorale du parti depuis 1990, l’orateur a répertorié les arguments qui militent pour la participation comme ceux qui militent pour le boycott du prochain scrutin législatif lesquels sont au nombre de neuf avantages contre deux inconvénients pour la participation et cinq inconvénients contre quatre pour le boycott. Alors doit-on déduire que la direction a opté pour la participation quelle que soit la décision de la base ?
A. Gana