Le Front des Forces Socialistes continue ses consultations avec la base, qu’il entend souveraine, pour donner, ou non, le quitus au parti pour participer aux prochaines échéances électorales.
Ainsi, une réunion a eu lieu, vendredi dernier au siège de la section communale de Seddouk regroupant militants, sympathisants et membres de la société civile. Un représentant de la fédération nationale a été délégué pour la circonstance afin d’expliquer aux présents le choix de la direction du parti à s’en remettre à la base pour une éventuelle participation à l’élection parlementaire de mai prochain. «Nous sommes un parti d’opposition qui croit en la démocratie, la preuve, nous attachons beaucoup d’importance à ce que nous dira la base sur l’orientation du parti quand à sa participation ou non à l’élection législative prochaine. Mon but, c’est de noter les avis des uns et des autres et de les transmettre ensuite à la commission de préparation de la Convention nationale du parti qui aura lieu le 12 février prochain », a-t-il expliqué. Le secrétaire de la section de Seddouk s’est chargé lui, de lire le document élaboré par la direction du parti, expliquant les avantages et les inconvénients d’une éventuelle participation du parti à l’échéance électorale prochaine, ainsi que ceux d’un boycott. Il a, par ailleurs, exposé un bilan des différentes élections qui ont eu lieu dans le pays depuis l’avènement de multipartisme à ce jour, en expliquant les raisons de la participation du parti à certaines élections et pas à d’autres. Ensuite, libre intervention a été laissée aux présents. Le premier intervenant à prendre le micro fut l’ex P/APC de Seddouk, démissionnaire de son poste. Il s’est étalé sur le rôle du maire, «réduit aux seules taches subalternes, ne pouvant résoudre les problèmes des citoyens car n’ayant pas les coudées franches pour répondre à leurs aspirations », a-t-il dit. Il a conclu en disant que le FFS est bon comme parti d’opposition et non comme parti de gestion. Les débats qui ont continué durant une heure environ, ont vu beaucoup de militants prendre la parole, certains ont préféré la politique de la chaise vide et prôné le boycott, d’autres sont pour la participation en expliquant que c’est le seul moyen pour le parti de faire entendre sa voix à travers les medias lourds et les interventions des élus à l’hémicycle. Une réunion similaire du parti a eu lieu, durant la matinée de la même journée, dans la commune de Beni Maouche. Le représentant de la fédération a informé que pas moins de neuf rencontres ont lieu dans différentes communes de la wilaya de Béjaïa, et c’est une véritable course contre la montre pour organiser des réunions similaires dans toutes les communes avant la date butoir du 12 février, fixée par la tenue de la convention nationale où seront étudiés tous les avis recueillis à travers ces rencontres. C’est dans cette optique en effet que s’est tenue également une rencontre du même genre à Tazmalt. Les animateurs de cette rencontre, deux membres du conseil national du FFS, Khaled Tazaghart et Hamid Yahi, des élus APC et des membres de la section locale, ont expliqué que cette action se veut «un respect pour la souveraineté populaire, confisquée au peuple depuis l’indépendance ». Pour les animateurs, ce débat sert à « défendre un point de vue et son contraire et à évaluer chacune des hypothèses à partir de la situation actuelle, du bilan des participations passées ainsi que des boycotts antérieurs ». Les débats ont montré que les militants, dans leur majorité ont opté pour une participation du plus vieux parti d’opposition aux échéances électorales.
L. Beddar et Achiou Lahlou