Débrayage suivi à 100% à Tizi Ouzou

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Les consommateurs de viandes, du lait et dérivés encourent, durant ces jours de la grève des vétérinaires, des risques concernant leur santé. C’est le moins que l’on puisse dire, par prévention, des répercussions du mouvement du débrayage enclenché par les vétérinaires exerçant dans la Fonction publique. Celui ci est suivi à 100% au niveau de la wilaya de Tizi-ouzou, selon le Dr Maidi, inspecteur vétérinaire à la direction de l’agriculture de la wilaya.L’abattoir des viandes rouges de la ville de Tizi Ouzou et l’ensemble des abattoirs, au nombre de 12 municipaux et deux privés, implantés à l’échelle de la wilaya sont hors-contrôle sanitaire et hygiénique. Même constat pour les six tueries des viandes blanches.Ce débrayage a engendré également une situation de non-contrôle au niveau des centres de collecte de lait qui se fait quotidiennement. Les risques que représente cette situation peuvent conduire à l’apparition des maladies telles la brucellose et la tuberculose. Les vétérinaires que nous avons contacté affirment que «les contrôles sur les exploitations de cheptel se font chaque six mois, et les risques auxquels nous faisons allusion peuvent surgir des exploitations dont leurs contrôles arrivent à terme ces jours ci.» La propagation de la brucellose dans le milieu animalier risque de contaminer les consommateurs si toutefois les vétérinaires ne sursoient pas à leur grève, a-t-on averti.Cette maladie, explique-t-on, est favorisée notamment par le mouvement du cheptel dans les différents marchés à bestiaux. Des cas ont été d’ailleurs détectés ces derniers mois dans divers endroits des régions intérieures de la wilaya de Tizi Ouzou. Les brucelloses provoquent, notamment des avortements chez les bovidés et la septicémie (phase aiguë) et des atteintes viscérales et osseuses (phase chronique), chez l’homme, explique-t-on. Concernant les carcasses ovines et bovines proposées à la vente, la direction du commerce a tenu à rassurer les consommateurs sur la qualité du produit. «Les stocks constitués à la veille de la grève des vétérinaires peuvent tenir jusqu’à mercredi», précisera M. Amour, directeur du commerce de la wilaya. Ce dernier a suggéré aux vétérinaires de la Fonction publique d’assurer le service minimum pour pouvoir approvisionner les écoles, universités et collectivités.Ces stocks ont été formés par les chevillards et maquignons en prévision du débrayage des vétérinaires. Néanmoins, il est très difficile d’assurer la “sainteté” des carcasses qui seront exposées à la chaleur de l’atmosphère extérieure avant de les (re)stocker au frigo en cas de mévente. Etant un produit très sensible aux bactéries, les viandes doivent être contrôlées systématiquement et régulièrement avant d’être livrées aux consommateurs. A ce titre d’ailleurs, le directeur du commerce, dira que les brigades de contrôle de la qualité seront opérationnelles dans les prochaines heures pour traquer les fraudeurs de viandes. Les éléments de la DCP, rassure M.Amour, vont exiger des bouchers “la présentation des certificats sanitaires nouvellement délivrés par les vétérinaires au risque de voir leurs marchandises saisies en plus des pénalités qui vont jusqu’à la fermeture du magasin”, dira-t-il encore. Du côté des vétérinaires grévistes, la fin du débrayage est conditionnée par la satisfaction de leurs revendications : “Nous ne tenons personne en otage par notre mouvement, mais celui ci a prouvé aux autorités que le métier du vétérinaire est à l’avant-garde de la sécurité des consommateurs”, conclut Dr Maidi.

M.A.T

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