“Le destin de la Kabylie ne doit pas se limiter aux barricades”

Partager

Amara Benyounès a fait le tour de l’actualité, du dernier référendum sur la réconciliation nationale aux prochaines élections partielles en Kabylie, en passant par la situation administrative de son parti.Refusant de commenter les chiffres annoncés lors du dernier scrutin, le scrétaire général de l’Union pour la démocratie et la République a néanmoins pris acte du fait que “les Algériens, dans une large proportion, ont voté en faveur de la paix et de la réconciliation nationale”. Seule formation politique à avoir demandé la prise en charge de l’aspect temporaire des dispositions de la Charte présidentielle, l’UDR semble actuellement satisfait, du moins par rapport à ce point précis, puisque M. Benyounès, se référant aux déclarations de Ahmed Ouyahia et de son ministre de l’Intérieur, dit “croire” que “la limitation est prévue dans les lois d’application”.Ceci dit, le premier responsable de l’UDR dit que son parti “ne soutiendrait jamais le Président Bouteflika” si ce dernier était un islamiste. Et pour preuve, il donnera des points contenus dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale, à l’instar de l’interdiction d’exercice de la politique pour les responsables du parti dissous, ou encore l’interdiction d’utiliser la religion à des fins politiques. Le leader du parti républicain ne croit pas trop au verrouillage de la classe politique, même s’il dit que les opposants “doivent être vigilants tous les jours”, parce que, a-t-il poursuivi, “nous avons besoin d’une opposition forte.” Il dénoncera à l’occasion la “fermeture des médias lourds” lors de la dernière compagne électorale, mais considère que cette opposition “doit s’organiser et se battre quotidiennement”.Amara Benyounès est revenu également, dans cet entretien, sur “l’union des forces démocratiques” qui “ne doit pas se faire autour d’un homme” mais plutôt sur “la base d’un projet”. “Les démocrates doivent (…) s’entendre sur un projet et s’accorder concrètement sur le terrain, mais la construction viendra d’en bas et non pas d’en haut”. Seulement, le responsable de l’UDR ne voit pas cette union dans l’immédiat. D’abord parce qu’il y a, d’un côté, son parti qui soutient Bouteflika, et de l’autre, les autres formations démocrates qui se trouvent dans l’opposition. Ceci ne veut pas dire, selon l’interview de Liberté, que la possibilité est à écarter. “Il y a les prochaines élections de 2007 et celles de 2009”, a-t-il avancé, tout comme pour laisser l’espoir d’une alliance entre partis démocrates permis.Sur le chapitre de la Kabylie, Amara Benyounès ne veut pas “s’affoler” sur le fort taux d’abstention enregistré en Kabylie. Il dit aussi ne pas penser à “des mesures repressives” contre la région. Le faible taux de participation est justifié, selon lui, par les traditions électorales de la région et l’impact de la déclaration de Bouteflika à Constantine. “ Les blessures ne sont pas (…) cicatrisées, les événements de 2001 sont encore dans les mémoires. Et puis, les habitants ne voient pas concrètement les résultats des accords entre le gouvernement et le mouvement citoyen. Il faut ajouter le climat de confusion qui a régné en Kabylie avant le référendum”, a-t-il noté sur ce sujet non sans signaler qu’il “n’y a pas de morts cette fois-ci” contrairement aux élections de 2002. Concernant les prochaines élections partielles, Benyounès préfère laisser le libre choix aux militants de son parti, même si “des consignes de vote” pourraient être données lors de la prochaine réunion du bureau national de l’UDR.

Ali Boukhlef

Partager