La Kabylie est sous d’importantes quantités de neige depuis les dernières vingt quatre heures. Hier, plusieurs localités se sont réveillées paralysée à cause notamment de la fermeture des axes routiers importants de la wilaya. Des régions comme Imsouhal, Iferhounène, Aïn El Hammam, Akbil, Iboudrarène ou Ouacifs étaient, durant la journée d’hier et jusqu’en fin de matinée, coupées du monde. La mobilisation des services municipaux, avec leurs moyens de bord, n’a pas suffi à faire face à ces chutes de neige qui s’abattaient sans cesse. Avec des cases, des camions chasse neige et les fameux « moustaches », pour les rares communes qui en disposent, les services de ces municipalités ont essayé d’ouvrir au moins les routes principales pour désenclaver les villages et parer aux éventuelles urgences. Mais la tâche était vraiment difficile, pour ne pas dire impossible, tellement la neige tombait sans arrêt, les axes routiers étant sinueux et difficiles, et les villages trop éloignés les uns des autres. Ce qui a rendu vains tous les efforts consentis par les autorités locales. Les services des travaux publics ne sont pas, non plus, mieux lotis que les APC. Une subdivision pour deux daïras ou plus, un camion chasse neige et quelques agents de la voirie, se trouvent être des moyens dérisoires pour la sécurité des populations locales. Aussi, la priorité est donnée aux grands axes routiers comme les routes nationales ou départementales, laissant, du coup, les routes et les voies d’accès aux villages à la charge des APC ou bien, ce qui est souvent le cas, à la mobilisation des citoyens lesquels outillés de pelles et de pioches, s’en vont faire la guerre aux tonnes de neige par la force de leurs bras. Des citoyens de Aïn El Hammam, que nous avons réussi à joindre au milieu de la journée, nous ont fait savoir que la peur gagne de plus en plus les habitants, tant la neige tombe en quantité importante et sans arrêt. La peur des habitants de Aïn El Hammam et des régions environnantes trouve son explication dans la « catastrophe » naturelle qu’ont vécue ces régions durant l’hiver 2005, quant la neige a englouti ces régions durant plus d’une semaine provoquant une paralysie totale qui a nécessité l’intervention de l’ANP avec de grands moyens matériels pour les « libérer ». Une période, en s’en rappelle, où la bonbonne de gaz butane se vendait à plus de 1000 DA et le paquet de lait en poudre à plus de 600 DA. Ces citoyens de Aïn El Hammam, tout en reconnaissant les efforts déployés par les services de la commune, trouvent que les moyens sont trop insuffisants devant les chutes de neige importantes. Le même langage est tenu par un agent de la commune de Larbâa Nath Irathen, connue également pour son altitude. Par ailleurs, les chutes de neige sur les régions montagneuse de Kabylie n’ont pas seulement pour conséquence la fermeture des axes routiers, mais aussi la rupture des réseaux téléphoniques, électriques et même d’eau potable due aux cassures des conduites d’AEP. Hier, les réseaux de communication par fil étaient pratiquement coupés dans plusieurs localités qui sont restées injoignables. Le réseau électrique a connu, également, des coupures, comme à Iboudrarène où trois villages de la commune sont restés dans le noir à cause de la rupture d’un câble de basse tension qui a nécessité l’intervention des éléments de la protection civile de Ouacifs. Au village d’Ait Daoud, dans la commune da Yatafène, une habitation a pris feu à cause d’un disjoncteur qui a brûlé.
Les services de la Sonelgaz de Ain El Hammam, harcelés de partout, étaient mobilisés et leurs équipes déployées pour intervenir avec « les moyens et le personnel dont nous disposons », nous à fait savoir M. Ait Bachir Rachid, le responsable de l’antenne Sonelgaz de Ain El Hammam. Jusqu’à hier en fin de journée, la neige continuait à tomber, alors que le service de la voirie des communes, la protection civile et les agents Sonelgaz continuaient à « travailler » pour limiter les dégâts.
Nassim Zerouki
