L’immigration et son impact socio-économique en débat

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L’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a abrité hier une conférence/débat ayant pour thème « L’immigration et impact socio-économique », animée par l’enseignant-chercheur Didier Le Saout de l’université Paris 8. Après un bref historique de ce phénomène migratoire, l’orateur abordera d’une manière détaillée les causes de ces flux qui se sont accrus ces dernières années, notamment depuis « le Printemps arabe » et les conflits actuels des pays du Golfe et ceux d’Asie. Pour le conférencier, on apprécie différemment les causes de ces mouvements migratoires et on se positionne selon le contexte et les lieux. «Les positons des pays d’accueils sont évidemment différentes de celles des immigrés», dira-t-il. Pour l’orateur, les raisons de l’immigration sont d’ordre répulsif et attractif. Elles sont catégorisées selon des causes sociales, politiques et sécuritaires. Dans ce cas, «la personne n’est pas maître de son choix. Elle est contrainte de se déplacer par mesure de sécurité ou par un vecteur politique. C’est-à-dire une personne qui se sent menacée et qui demande le statut de réfugié politique», précisera Le Saout. En somme, des causes objectives, selon le conférencier. S’agissant de l’autre raison, en l’occurrence l’attraction, le sociologue estime que c’est un choix personnel et volontaire. Et d’expliquer : «Le choix peut s’apparenter à un chemin préétabli par des parents émigrés, une structure familiale ou une demande d’emploi». Pour étayer ses propos, le conférencier cite le flux migratoire dans le monde, notamment en Europe avec ses 258 millions d’immigrés en 2016. Ces migrants sont basés généralement en Allemagne, en France et en Grande Bretagne. D’après l’orateur, les pays d’accueil font face à deux catégories d’immigrants, entre les demandeurs d’asile et les réfugiés légaux/illégaux. «C’est pour cette raison que l’Union Européenne opte pour une immigration choisie. Elle dissocie le demandeur d’asile du réfugié. Evidemment, c’est pour des considérations économiques et démographiques», expliquera-t-il. Pour lui, le pays d’accueil choisi l’immigration selon ses besoins en main-d’œuvre ou par besoin démographique. Même si la convention de Genève garantit le statut de réfugié politique ou autre, mais force est de constater que cette convention n’est pas appliquée. «Elle est contournée par l’Union Européenne. On est sur le recul de droit d’asile», soutient-il. En fait, on signale une baisse de protection où «le demandeur d’asile est devenu comme un demandeur de visa». Un processus qui prend forme actuellement. En effet, les pays d’accueil signent des accords avec les états d’origine ou de transit pour essayer de freiner ce flux migratoire, informera le conférencier. Pour lui, «un changement politique n’est pas corollaire du contrôle de l’émigration, au contraire, dès fois, il produit des départs en masse. La maitrise de ce phénomène passe inéluctablement par un changement économique».

Farida Elharani

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