Comme chaque année en cette date du 20 avril, la région d’Ath Douala ne lésine pas sur ses moyens pour célébrer le double anniversaire du printemps berbère d’Avril 80, une date qui coïncide avec l’interdiction de la conférence organisée par Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle, et du printemps noir de 2001. Hier, 18 avril, des centaines de citoyens et associations venues des quatre coins de la Kabylie se sont convergés à Tizi Hibel, plus précisément sur la tombe de Massinissa Guermah, pour lui rendre hommage. En effet, après 14 ans de son assassinat à l’âge de 18 ans, à l’intérieur du siège de la brigade de gendarmerie nationale sis au chef-lieu de daïra d’Ath Douala qui, pour rappel, a créé un soulèvement populaire à Tizi-Ouzou et ailleurs dans plusieurs wilayas, faisant un nombre de 126 martyrs et des centaines de blessés. Ainsi, des gerbes de fleurs ont été déposées par les invités qui se sont recueillis sur sa tombe, suivies de prises de paroles. Lors de la cérémonie, plusieurs témoignages furent lieu sur le combat identitaire depuis des années. « Le 20 Avril est sacré et personne ne peut oublier cette date phare dans l’histoire de la région », lança un intervenant. Lui emboîtant le pas, un autre ajoutera : « C’est nous sommes là aujourd’hui, ce n’est pas uniquement pour commémorer la mort de Massinissa et les 126 autres tués lors de cette tragédie, mais aussi pour rendre hommage à tous les martyrs qui ont donné leur sang et leur vie pour la démocratie et la liberté d’expression ». Il est à noter qu’une marche s’est ébranlée, jeudi dernier, du chef-lieu communal d’Ath Douala ainsi que du chef-lieu d’Ath Mahmoud jusqu’à la tombe du lustre écrivain universel, Mouloud Feraoun, et ce en présence des autorités locales, des écoliers et de plusieurs personnalités connues dans la région. À noter également qu’une exposition de photos et d’articles de presse, relatant les deux dates u 20 Avril 80 et celle de 2001, a été organisée.
M.Z