Lors de la visite qu’il a effectué hier à l’Institut national de prévention contre les risques professionnels (INPRP), Tayeb Louh, ministre du travail et de la sécurité sociale a été surpris par le sit-in observé, par les travailleurs de l’entreprise Mac Style du cuir, sise à Cheraga. Courroucés, ces derniers ont profité de l’occasion de sa venue à INPRP qui jouxte leur entreprise pour lui exprimer leur désappointement et leur ras- le -bol. Selon un des protestataires, ils sont nombreux à ne pas percevoir leur salaire depuis plus de deux mois. Plus exactement, ils ne sont pas moins de 360 travailleurs à être dans cette situation délicate. Que faire ? ont- ils clamé en fulminant, de surcroît, que leur salaire est « indécent » et dérisoire. Le porte parole des travailleurs, en colère, indique que certains des travailleurs touchent moins de 7000 Dinars. Un salaire qui est en deçà du SNMG. En reponse, le premier responsable du secteur du travail, après avoir entendu leurs doléances, leur a expliqué que le dossier de l’entreprise en question est à l’étude. Etant donné que cette dernière est déficitaire, Tayeb Louh a fait savoir qu’elle serait fort probable privatisée, ou à défaut recourir au partenariat afin de sauvegarder les postes d’emploi. En attendant, toutefois, de trouver une solution tangible à cette question, les travailleurs de Mac Style continueront de se battre contre vents et marées, pour faire face à leur calvaire. Rentrant, par la suite, à l’Institut national de prévention contre les risques professionnels, objet de sa visite, le ministre a eu à s’enquérir sur ce qui a été réalisé, depuis l’installation de cet institut auparavant une année. Après avoir dressé le bilan et exposé les missions de son Institut, Mme Yelesse Farida, directrice de ce dernier, a indiqué que plus de 830 entreprises ont été inspectées par leurs services. Cet Institut intervient, pour inculquer une culture dans les entreprises, celle de promouvoir la médecine du travail. Tayeb Louh a indiqué dans ce contexte, que depuis la création de cet organisme, le nombre d’accidents du travail est en nette régression. Chiffre à l’appui, il a ajouté qu’au cours de l’année 2004, il a été enregistré 43 000 accidents du travail contre 49000 en 2003, soit 6000 accidents de moins en une année. Le port, étant un secteur à haut risque, sachons que 10 accidents graves sont enregistrés chaque année, selon Bourouaï Abdelhak, directeur général de l’entreprise portuaire d’Alger (EPAL), est le plus indiqué a se munir d’un cadre de prévention susceptible d’amoindrir les fâcheux imprévus. C’est la raison pour laquelle, le directeur de l’entreprise portuaire, en présence du ministre du travail, a procédé hier à la signature d’une convention avec l’INPRP pour la promotion et l’amélioration des conditions de travail entre les deux institutions. Il est inscrit également en vertu de cet accord, le lancement d’une série de formations en matière de protection au profit des travailleurs du port. Une démarche qui va inéluctablement réjouir ces derniers, qui faut-il le rappeler, ont, à maintes reprises, revendiqué, l’installation d’un service de médecine du travail au port. C’est, d’ailleurs, un des points, inscrits dans la plate-forme de revendications qu’ils ont soumis à leur direction. Ce qui reste des doléances, telle que la revalorisation des salaires, le DG de l’entreprise portuaire a rassuré les travailleurs qu’il y aurait du nouveau très prochainement. « Il y aura une augmentation des salaires » a t-il dit sans pour autant donner plus de précision. Il s’est contenté de dire que celle –ci sera tributaire de la productivité de l’entreprise. Toujours sur le même contexte, Bourouaï a souligné que les négociations avec le partenaire social sont en phase d’aboutissement. Interpellé, par ailleurs, sur la tenue de la prochaine tripartite et sur le traitement du dossier relatif au statut général de la fonction publique, le ministre du travail a informé que les échéances ne sont pas encore fixées.
Wassila Ould Hamouda
