Les prix des viandes blanches flambent de nouveau au point où les ménagères à la petite et moyenne bourse rentrent bredouilles du marché se contentant d’acheter des fruits et légumes qui sont aussi chers.
Les citoyens de Seddouk n’en reviennent pas devant cette hausse vertigineuse des prix. Ils affirment que les prix des viandes blanches n’ont jamais atteint une pareille cherté dans une wilaya qui possède 100 kilomètres de côtes et où la sardine se vend aujourd’hui à 300 Da le kilo. Si l’on s’en tient à cela, la wilaya de Béjaïa de par son relief accidenté propice à l’élevage avicole, est classée première dans le domaine de l’élevage avicole, mais cela ne profite pas au consommateur qui paye 340 dinars le kilo de poulet et pas moins de 320 Da un plateau d’œufs. Devant ces prix jamais enregistrés de mémoire d’homme, les petites et moyennes bourses sont appelés à serrer encore d’un cran la ceinture ou à s’en passer carrément de la viande. Interrogés sur les motivations de cette hausse surprenante à plus d’un titre, certains pêcheurs mettent l’accent sur la rareté du poisson en mer à cette période de l’année. Quand aux éleveurs, ils avancent moult raisons, notamment la sempiternelle évocation des augmentations des facteurs de production tels que les aliments, les médicaments, la main d’œuvre, etc. «La cherté des aliments qui dépasse tout entendement, les risques énormes de maladies engendrant une forte mortalité en hiver fait qu’à cette période de l’année, beaucoup d’éleveurs s’abstiennent de travailler. Cela engendre inéluctablement la rareté du poulet, source des augmentations actuelles qui répondent à la loi du marché celle bien sûr de l’offre et de la demande», telles sont les raisons données par un apiculteur. Un autre éleveur justifie la hausse des prix des viandes blanches par l’importance de la demande née de l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés, des retraités et autres. Néanmoins, les consommateurs, eux, considèrent que les justifications des éleveurs sont loin d’être fondées et ne répondent à aucune logique économique ou sociale. Ils expliquent que l‘Etat débourse beaucoup d’argent dans les aides multiformes accordées dans le cadre du FNDRA aux activités agricoles et piscicoles dans le but d’augmenter la production et du même coup, faire baisser les prix. Mais, c’est l’effet inverse qui se produit. Les éleveurs et les intermédiaires profitent du désengagement de l’Etat en matière de contrôle du marché laissant la voie libre à toutes les formes de spéculation sur les viandes. «C’est cette absence de contrôle des prix qui fait que les éleveurs et les intermédiaires imposent leur loi en toute impunité. N’est-il pas vraiment temps pour l’Etat de revenir en force sur la scène en instaurant une mercuriale des prix comme il est d’usage auparavant, seule façon qui reste pour ramener les prix des viandes à la portée du consommateur. Ce qui serait valable aussi pour les prix des fruits et légumes qui ne cessent de prendre de l’envol», ont-il soutenu.
L. Beddar