Le président du CSA/MB Bouira a bien voulu répondre à nos questions. Dans l’entretien qui suit, le premier responsable du Mouloudia nous parle de tout ce qui a trait à son club.
La Dépêche de Kabylie : Avant tout propos, commençant par le bilan de la phase aller qui vient de se terminer.
Benhlima Kamel : Au point où l’on est, je dirais que ce n’est pas aussi catastrophique, compte tenu des problèmes rencontrés depuis le début de saison. Un début de saison qui, faut-il le rappeler, était très perturbé et où l’équipe a failli déclarer forfait. Il y avait beaucoup de problèmes d’ordres financier et humain. C’est dommage qu’une équipe aussi prestigieuse que le MBB se retrouve dans une telle situation. C’est par respect et amour au club que j’ai répondu à l’appel me sollicitant, tout en connaissant assez bien la situation du club ayant été manager général. N’oubliez pas que je suis un enfant du club. Il est de mon devoir, et d’ailleurs celui de tous les ex-joueurs, dirigeants et supporters bouiris de se manifester en ces moment cruciaux que traverse le club pour lui prêter main forte, afin qu’il puisse sortir de sa léthargie. Aujourd’hui, on puise de nos poches, chacun de nous faisant de son mieux. Mais la situation peut pas continuer comme çà. Il faut une stabilité humaine et financière, et la subvention tarde à venir.
Qu’en est-il de la faramineuse dette que cumule le MBB depuis plusieurs saisons, et qui s’élèverait à plus d’un milliard
de centimes?
Je ne connais pas le chiffre exact de la dette, mais un milliard est à mon avis exagéré. Ce que je sais est que la situation doit être assainie d’une manière ou d’une autre. C’est la responsabilité de tous. On ne va pas s’éterniser avec cette histoire de dette. Depuis mon arrivée, on a acquis de nos poches du matériel et équipement pour l’équipe, et l’on a doté les joueurs de primes de matchs afin de les motiver. C’est vrai que tout le monde s’est montré patient et compréhensible, mais jusqu’à quand ?
L’équipe avait connu un passage à vide en glanant un seul point en 4 rencontres disputées. N’avez-vous pas songé à effectuer un changement à la barre technique?
En aucun cas, cela aurait perturbé davantage le groupe, et puis comme vous l’avez aussi bien dit, c’était juste un passage à vide. La preuve est que juste après, l’équipe a rebondi en cumulant cinq rencontres sans défaites. Tabouni et Guettaf sont aussi des enfants du club et ils font du bon travail. Je profite de l’occasion pour souhaiter un prompt rétablissement à Tabouni, en convalescence depuis quelques semaines.
Vous avez pris le train MBB en marche. Pouvez-vous nous dire quel est l’objectif tracé si objectif il y a, bien sûr ?
Assurer une certaine stabilité au MBB, préparer une équipe solide pour bien entamer la saison prochaine, d’autant que l’effectif est composé de jeunes joueurs issus du cru et qui sont pétris de qualité. La seule et unique stratégie est que chacun assume son poste et sa tâche pour le bien de l’équipe, et mieux s’organiser pour mettre un terme à toute forme de cacophonie pouvant ternir davantage l’image du club.
Qu’en est-il justement de cette réputation qui n’honore guère le MBB ?
Je ne veux pas entrer dans les détails ni polémiquer. Mon seul souhait est d’arriver un jour à rassembler tout le monde autour de l’équipe qui a été créée en 1947 par des hommes, et qui mérite bien d’évoluer dans le palier supérieur.
Soyez plus clair…
Il faut arrêter d’entrer dans des guéguerres inutiles et discours saugrenus qui ne travaillent pas l’intérêt de l’équipe, qu’on le veuille ou non. Le MBB est une équipe de Bouira, comme l’indique si bien son nom. Il y a d’abord ce manque d’organisation à l’APC de Bouira. La commission qui y siège doit octroyer la subvention à temps. Selon le besoin et l’objectif tracé soutenir l’équipe jusqu’au bout, il faudrait attendre à ce que l’APC dispose d’un exécutif composé de sportifs, qui connait bien le sport et sa valeur, pour qu’il y ait un meilleur regard et prise en charge du sport dans la commune de Bouira. Si on veut voir un jour le MBB se hisser dans le palier supérieur, il faudrait mettre le paquet et soutenir l’équipe jusqu’au bout. Nous avons vu cela lors du tournoi organisé par les vétérans du MBB qui a vu la participation de ceux de l’ES Sétif, du MC Oran et de l’USM Blida, en présence du cheikh Kermali. Ce fut une réussite totale parce qu’il y avait une parfaite mobilisation. C pour vous dire que quand on veut on peut. L’argent doit entrer à temps, sinon à quoi servirait-il ?
Le problème se situe probablement dans l’existence de deux équipes, le MBB et le MCB, et même le CR Thameur qui a accédé cette saison en régionale II et qui se partagent la subvention de l’APC. Une fusion entre le MBB et le MCB n’est-elle pas envisagée?
C’est peut-être vrai. En tout cas, d’ici la prochaine assemblée avec le nouveau cycle olympique, j’espère vivement que tous les fans, anciens dirigeants et joueurs du doyen, se manifesteront. Il y aura certainement une solution. Bouira a enfanté plusieurs grands joueurs qui ont fait leurs preuves dans de grands clubs, à l’instar de Naïli Moussa de l’ex-JSM Béjaïa, Ferhi du CABBA, ou encore Amine Saïdoun qui évolue aujourd’hui avec l’ASO Chlef après avoir passé plusieurs saisons avec l’USM Alger. Ce sont des joueurs qui ont été formés au MCB.
Quel est votre avis sur le niveau du championnat ?
Il est moyen. Il y a quand-même de bonnes équipes chevronnées qui travaillent sérieusement. La bataille pour l’accession sera très rude.
A douze points du leader et dix de son dauphin, le MBB peut-il prétendre à l’accession?
Ce serait un leurre de vous répondre par l’affirmatif. On n’a pas les moyens.
Terminer la saison sous de bonnes notes en occupant la 3e place, serait excellent. Nous avons une jeune équipe qu’on doit préparer sans brûler les étapes pour mieux entamer la prochaine saison. Inchallah, la saison 2012/2013 sera la nôtre.
Entretien réalisé par Rayane B.

