Pour le quatrième jour consécutif, la ville de Aïn El Hammam et ses localités, notamment Aït Yahia et Abi Youcef, sont coupés du monde, l’épaisseur de la neige a atteint plus de 1m40. Cette situation a engendré une panique générale, jamais vue jusqu’ici. En effet, plusieurs citoyens ont dû sortir de leurs foyers, à pied, pour s’approvisionner, et les différents magasins d’alimentation à Aïn El Hammam et Aït Yahia ont été pris d’assaut. « Je suis là depuis 7h pour m’approvisionner en produits alimentaires, j’ai peur que cette tempête ne continue toute la semaine », relève Ahcène, un villageois. La semoule, le pain, le lait, les légumes, le gaz butane, pour ne citer que ceux-la, sont les produits les plus demandés. Les citoyens sont contraints de faire la chaîne pendant des heures en ce temps glacial. « Comme vous voyez, c’est la chaîne pour arracher quelque baguettes, nous n’avons pas le choix », dira un habitant de Boudafel. Par ailleurs, la quasi-totalité des commerçants ont vidé leurs stocks, comme nous l’explique l’un d’eux:« J’ai vidé tout mon stock, même la réserve, il ne me reste que quelques produit pour au moins deux jours, on ne peut pas sortir avec cette épaisseur de neige ». Pour le centre commercial d’Iouanoughéne, qui attire la population de la toute région vu la disponibilité des différents produits, il y a risque de rupture de stock, vu la grande affluence des villageois. Les prix ont touché le plafond, c’est du moins ce que nous avons constaté dans quelques magasins. Ainsi, la pomme de terre est cédée à 70 DA, les haricots à 270 DA, la courgette à 140 DA, le poivre à 150 DA, la tomate à 100 DA, le chou-fleur à 90 DA, la carotte à 70 DA… Il s’agit là d’une flambée gigantesque. « Ils sont en train de profiter de la situation », s’offusque Omar, un citoyen rencontré à côté d’un magasin. Il faut dire que c’est le syndrome de la tempête de 2005 qui est présent. « Nous appelons nos autorités à intervenir pour désenclaver nos villages et aider les gens en distribuant des produits alimentaires », conclut un habitant de Tafraouth. A signaler que plusieurs villages à Aït Yahia sont coupés du monde, ils sont sans électricité et, et en rupture de gaz butane.
Slimane Ben Addi
