Quand la mobilisation citoyenne ne suffit pas

Partager

Si les choses se sont améliorées au chef-lieu de Ouadhias, c’est loin d’être le cas pour les autres communes voisines.

A Tizi N’Tléta, la situation est toujours délicate, les routes étant restées impraticables depuis une semaine. Même les endroits où la neige a été dégagée grâce, faut-il le rappeler, au concours des citoyens, la circulation est toujours difficile pour les automobilistes qui veulent s’approvisionner en denrées alimentaires dont les prix se sont envolés ces derniers jours. La hausse des produits alimentaires a atteint des proportions inimaginables. La pomme de terre est cédée à 80 Da le kilo, la carotte à 75 Da, le lait en poudre a atteint 250 Da, tandis que le sucre est vendu à 100 Da. Une augmentation due essentiellement à la rareté de ces produits et aussi à la forte demande qui a fait que certains commerçants sans scrupules profitent de cette situation pour augmenter les prix de ces produits de première nécessité. La quasi-totalité des commerces de la commune ont baissé rideaux depuis plus de deux jours. Les étals ont été vidés depuis que la tempête a commencé au début de la semaine. «Nous sommes en train de vivre les moments les plus difficiles de notre vie. Ces intempéries ont entrainé une crise plus aigue que celle de 2005. Au demeurant, nous sommes contraints de parcourir des kilomètres jusqu’à Souk El Tenine ou au chef-lieu de la commune pour s’approvisionner en produits les plus élémentaires», regretta un quadragénaire du village. A Agouni Gueghrane, malgré les efforts consentis par les responsables locaux et de daïra, les citoyens sont contraints d’effectuer des dizaines de kilomètres à pied pour se procurer ce qui reste dans les rares magasins de la région restés ouverts. «Les trois engins que nous avons réquisitionnés sont à pied d’œuvre. Les habitants du village et ceux de la cité Abane Ramdane, avec l’aide des services de la protection civile, se sont mobilisés pour l’opération de déneigement de la route menant vers ce bourg», dira un responsable de la daïra de Ouadhias rencontré sur les lieux. Néanmoins, les citoyens se plaignent de la flambée des prix des produits alimentaires. A Aït Bouaddou, le village d’Aït Amar est resté durant le mercredi à jeudi soir sans électricité. Contacté par nos soins, le maire nous informe que «l’APC a réquisitionné tous ses moyens pour libérer les différentes routes de la municipalité. Concernant l’électricité il y a un problème dans la phase qui alimente le village d’Aït Amar. Les services de la Sonelgaz sont sur les lieux pour y remédier». Le jeudi soir, la station de gaz butane du chef-lieu de daïra est prise d’assaut par les citoyens venus s’approvisionner en gaz. «Nous sommes là depuis hier pour avoir au moins une bouteille, mais comme vous voyez, c’est l’anarchie totale, et je crois qu’il vaut mieux repartir pour revenir demain», déclare un habitant d’Aït Bouaddou. C’est dire que la mobilisation des citoyens ne suffit pas à désenclaver les régions et s’approvisionner en produits alimentaires et en moyens de chauffage, surtout avec les nouvelles chutes de neige annoncées pour ce week-end.

B. K.

Partager