La Dépêche de Kabylie : Votre fille et athlète à la fois, Dyhia Chikhi, a été sacrée championne pour la neuvième fois consécutive. Un mot sur ce remarquable exploit ?
Hassan Chikhi : Je suis très content pour le sacre de ma fille pour la neuvième fois consécutive. Je m’attendais à ce qu’elle soit championne et je vous l’ai même déclaré mercredi sur ces colonnes. Elle s’est bien préparée et avait le moral au beau fixe, car elle était trop revigorée par sa dernière médaille de bronze remportée lors des open de Paris le mois passé.
Je tiens à la féliciter, à l’encourager à aller de l’avant pour décrocher d’autres titres. L’autre athlète, Hamou Hakima, a aussi raflé la troisième place après avoir été battue par une bonne athlète de l’équipe nationale. Donc, je suis satisfait pour ces résultats, qui ne sont que le fruit de nos efforts et de nos sacrifices et je suis très fier de ma fille.
Comment s’est déroulée la compétition et comment évaluez-vous le niveau de cette année ?
Le championnat s’est déroulé dans de bonnes conditions, malgré les intempéries. Pour le niveau, franchement, il n’était pas vraiment trop élevé par rapport à l’année passée. D’ailleurs, ma fille Dyhia a remporté ce titre de championne d’Algérie facilement et sans trop de difficultés, mais je tiens à déplorer une chose.
Laquelle ?
Aucun membre de ligue de karaté de Tizi-Ouzou n’a pris la peine de se déplacer avec nous et être à nos côtés. Il y avait des membres de toutes les autres wilayas, sauf la nôtre. Pourtant, on a décroché la première et la troisième place. Le comble, aucun autre membre, y compris le président, n’a pris la peine de nous appeler pour nous féliciter, alors que ce championnat était retransmis en direct sur Canal Algérie. Personne de la ligue ne nous a appelé avant le déplacement à Alger pour nous soutenir ou nous aider. C’est vraiment malheureux, mais que chacun assume ses responsabilités et je félicite encore une fois ma fille pour son titre décroché haut la main.
On comprend par là que vous vous êtes déplacés par vos propres moyens et les autorités locales ne vous ont pas aidés ?
Oui, je vous assure qu’on s’est déplacé à Alger avec nos propres moyens et cela nous a coûté beaucoup d’argent. A part le sponsor Dylia, que je remercie d’ailleurs pour sa précieuse aide. Les autorités locales ou la DJS et la ligue de notre wilaya ne nous ont pas aidés, pourtant à ce que je sache, la JS Fréha a représenté dignement la wilaya de Tizi-Ouzou, en décrochant les première et troisième place.
A qui dédiez vous ce titre de champion d’Algérie remporté haut la main par votre fille ?
Je tiens à vous dire que ce titre n’est qu’une juste récompense pour nos efforts et le sérieux et la volonté de mes athlètes, qui se donnent à fond aux entraînements. Je dédie ce titre pour la famille Chikhi de Taguercift, notre club JS Fréha, qui est toujours debout malgré les difficultés financières. Je le dédie aussi à la région d’Ath Djenad, qui est marginalisée par les autorités locales, malgré le fait qu’elle soit une pépinière d’athlètes dans plusieurs disciplines.
On le dédie aussi à toute notre Kabylie, qui est en difficultés à cause de ces intempéries et à tous ceux qui nous ont aidés ou encouragés de prés ou de loin.
Je profite de cette occasion pour demander aux autorités locales de nous regarder d’un bon œil et nous aider financièrement pour entrevoir l’avenir sous de bons auspices.
Entretien réalisé par K. K.