Depuis quelques jours, la wilaya de Bouira fait face à une demande des plus accrues en gaz butane, notamment au niveau des communes et localités dépourvues de gaz de ville.
Une situation qui n’a pas manqué de créer des tensions ici et là à travers les territoires de la wilaya. C’est le cas dans les communes de Chorfa, Aghbalou, Saharidj, M’chedallah, Haizer, Ait Laaziz et Taghzout, Ain Bessem où les dépôts et autres centres d’enfûteurs du gaz butane ont été pris d’assaut par des milliers de citoyens, et ce, depuis le début de la vague de froid. En dépit des assurances des responsables de la DMI de Bouira et des efforts déployés pour assurer un approvisionnement plus au moins régulier en gaz butane, avant-hier et hier encore, la tension était encore très perceptible chez les populations de ces communes, du fait de la forte demande des ménages dont les besoins en chauffage vont crescendo en ces temps de froid. A Oued Lakhal,
dans la commune d’Ain Bessem, Haizer et à Bouira ville, la tension est montée d’un cran pour virer carrément à la protestation. Et plusieurs axes routiers à l’image des routes nationales (RN) 5 et 33 ou encore le chemin de wilaya (CW) 97 seront carrément fermés à la circulation automobile par des citoyens impatients qui protester parfois contre l’indisponibilité du gaz butane et d’autre fois contre la lenteur mise par les opérations d’approvisionnement. Au niveau des dépôts de Haizer, de Bouira ville et Oued Lakhal, il aura fallu l’intervention des forces de sécurité pour tenter de raisonner les citoyens mécontents. Les policiers ont servi d’intermédiaire entre les autorités locales et les protestataires pour dénouer ces crises.
Plusieurs axes routiers fermés
Chose promise, chose due : des camions chargés de bouteilles de gaz butane seront acheminés dans l’après- midi d’avant-hier, aussi bien à Haizer qu’au dépôt Naftal de la ville de Bouira. Il faut dire que des files d’attente de plusieurs centaines de mètres se forment chaque jour, et ce, depuis plus d’une semaine déjà à l’entrée des stations de la Naftal et autres dépositaires privés. A Chorfa, aux abords de la RN 15, où est implanté le seul centre enfûteur de gaz butane de toute la région est de Bouira, les scènes sont pour le moins que l’on puisse dire impressionnantes. En effet, des milliers de gens s’impatientent devant le site et ses alentours dans l’espoir de s’approvisionner en cette matière vitale. Du matin au soir, les files d’attente s’étirent sur une centaine de mètres. Les alentours du centre communément appelé ‘’Sonatrach’’ sont assiégés par un important flux d’automobilistes. Situation qui engendre depuis près de 48 heures, un bouchon monstre de plusieurs kilomètres sur cet axe de la RN 15 reliant Raffour à Chorfa. Pour parer à un quelconque désagrément, des gendarmes ont été dépêchés sur lieux pour réguler le trafic et coordonner l’opération de distribution. Il est utile de signaler que le centre d’enfutage de Chorfa connaît une affluence record ces derniers jours. On y vient même des wilayas de Béjaia et de Bordj Bou Arreridj pour s’approvisionner en gaz butane. Ceci sans oublier une demande de plus en plus forte en provenance des wilayas limitrophes de Boumerdes et de Médéa. L’on apprend par ailleurs que durant la journée d’hier, des citoyens de la commune de Saharidj ont fermé le siège de la mairie pour protester contre la pénurie de gaz butane. A noter qu’une bonne partie du chef-lieu communal de Saharidj avait été raccordé au réseau gaz de ville en janvier dernier, mais des centaines de foyers ne disposent pas encore combustible. Idem pour la commune d’Aghbalou dont la mise en service de gaz de ville devait intervenir au cours de la même période. Seulement le projet a buté sur des oppositions qui ont ralenti les travaux de réalisation dans sa phase transport. Du coup, ce sont des milliers de foyers qui se sont vu privés de réseau gaz de ville qui, s’il était mis en service cet hiver, aurait pu épargner aux populations cette galère. En somme, en matière d’approvisionnement en gaz butane, Bouira se trouve confrontée à une situation des plus inextricables car en plus d’une demande locale très accrue, elle fait face à une autre qui vient des wilayas voisines.
D.M.

