Sous la neige, les villageois grelottent de froid

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Sous la neige, des milliers de villageois dans la wilaya de Béjaïa grelottent de froid. Pour avoir une bouteille de gaz butane, ils doivent prendre leur mal en patience des heures durant devant les portes des centres de distribution de Naftal avant d’être servis.

Dans les régions isolées par la neige, les villageois déchantent vite après des jours et des nuits d’attente d’une livraison qui n’arrive souvent pas à bon port.

Les deux centres d’enfûtage de la wilaya éprouvent toutes les peines du monde à satisfaire une demande qui va au fil des jours crescendo. Et pourtant, un bateau en provenance du port pétrolier d’Arzew, avec à son bord près de 3 200 tonnes de GPL et 600 tonnes de propane a accosté au port de Béjaïa vendredi soir.

La situation demeure, toutefois, dramatique aux quatre coins de la wilaya. Et pour cause, des milliers de citoyens n’arrivent toujours pas à se procurer une bonbonne de gaz. Dans la matinée d’hier, des centaines d’habitants de cinq villages d’Oued Ghir ont bloqué la RN 12 à la circulation pour réclamer leur”quota’’ de gaz. C’est dire que la tension sur le gaz butane est toujours vive même aux portes du chef-lieu de wilaya.

Dans les régions montagneuses, placées en alerte rouge depuis plus d’une semaine, ce sont carrément des appels de détresse qui sont lancés par des maires pour approvisionner les villageois en gaz butane.

Les habitants des villages de Taourirt Ighil, d’Adekar, d’Akfadou, de Barbacha, de Kendira, de Tamrijt, de Derguina et tant d’autres régions ne savent plus à quelle porte frapper pour avoir une bouteille de gaz. Voulant apparemment mettre un peu d’ordre au niveau de ses dépôts, la direction de Naftal de Béjaia a sommé les maires à ne plus donner des ordres de mission à des particuliers.

La distribution, argue-t-elle, sera assurée par ces propres camions. Mais les bouteilles de gaz promises par Naftal, soit 25 000 par jour, n’arrivent toujours pas aux régions rurales. Des régions qui demeurent ensevelies sous plus de deux mètres de neige, même si le dispositif mis en place par les autorités locales pour le désenclavement de ces régions est maintenu.

D’ailleurs, les opérations de déneigement des principaux axes routiers se poursuivaient encore hier, explique la DTP de Béjaïa, précisant que des engins se relayaient jour et nuit pour ouvrir toutes les routes à la circulation. Il reste que la circulation était hier difficile sur plusieurs routes à l’image de la RN26A au niveau du col de Chellata et la RN12 au niveau d’Adekar en raison de la présence du verglas sur ces routes. De son côté la SDE/DD de Béjaïa assure avoir rétabli le courant pour des milliers de foyers ces derniers jours.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des dizaines de fusibles ont sauté à Barbacha, Kendira, Tamrijt et Boukhlifa, plongeant quelque 900 foyers dans le noir. La Direction de distribution de l’électricité et du gaz de Béjaïa a lancé hier un appel en direction de ses clients pour faire des économies d’énergie suite à la surcharge des réseaux basse et moyenne tensions. Depuis l’émission du premier BMS, le 2 février dernier, des dizaines de familles ont été évacuées, soit par des gendarmes, des sapeurs pompiers ou des militaires. Avant-hier, ce sont 24 familles habitant au village Izoumam, dans la commune de Tichy qui ont été évacuées par des militaires vers le CEM de la municipalité.

Jeudi dernier, les gendarmes ont porté secours à des dizaines de citoyens du village Tizi Lekhmis dans la commune d’Aït Smaïl. Dans la commune de Melbou, sept autres familles dont les habitations menaçaient de céder sous le poids de la neige ont été également évacuées dans la nuit de mercredi à jeudi par les hommes en vert pour être hébergées au centre de transit de la localité.

Alors que la vague de froid sévissant sur Béjaïa devrait persévérer encore des jours, aucune mesure exceptionnelle n’a été prise par les autorités locales pour rassurer les villageois.

Dalil S.

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