La pression sur le gaz butane est montée d’un cran depuis le début de la tempête de neige.
A Ouadhias, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, la station-service Naftal du chef-lieu de daïra a été prise d’assaut par des milliers de citoyens venus s’acquérir la bonbonne de gaz butane.
Devant le portail de la station, une queue interminable de citoyens. Des villageois qui vivent sur les hauteurs, à plus de 800 mètres d’altitude et qui sont bloqués dans leurs villages, souffrent depuis plus d’une semaine à cause de la pénurie de gaz butane, produit vital en cette période, du fait que leurs hameaux ne sont pas encore raccordés au gaz de ville.
Les citoyens commencent à montrer des signes de mécontentement et de colère à l’égard des responsables qui restent inertes devant leurs doléances et leurs besoins en gaz butane.
«Nous sommes là depuis 3 heures du matin, à attendre notre tour pour avoir une bouteille de gaz butane et faire face au froid glacial. Mais voilà la pagaille règne en maîtresse en ces lieux», dit un quadragénaire de Cheurfa, venu dans l’espoir de trouver une bouteille.
D’autres préfèrent retrousser les manches et envoyer des volontaires vers les autres stations ou encore vers le centre enfûteur de Oued Aïssi. C’est le cas du comité de village d’Aït Ali Ouahmed à Aït Abdelmoumène.
«Nous avons, en effet, envoyé des volontaires dont nous avons pris les charges à notre compte, vers le centre enfûteur de Oued Aïssi. Ces derniers ont dû passer deux nuits consécutives sur place afin d’avoir la quantité voulue», dira un membre dudit comité. D’autre part, face à cette rareté certains responsables des municipalités veulent prendre tout en main, d’ailleurs, ils ont redoublé leurs efforts, épaulés par les comités des villages pour faciliter l’approvisionnement en cette commodité c’est le cas à Aït Bouadou. «Nous avons créé une cellule de crise depuis le début de la tempête de neige, et nous avons pris toutes les précautions nécessaires pour parer à tous les manques et risques. Concernant l’approvisionnement en gaz butane, nous avons pu jusque-là nous procurer 330 bouteilles qui seront distribuées aux villageois. Et nous comptons continuer l’opération jusqu’à la fin des intempéries», nous a informé M. Mouloudj, le président de l’APC.
Ce dernier regrettera que le quota octroyé soit insuffisant, mais reste optimiste insistant sur l’organisation et la coordination avec toutes les parties.
Ce qu’il faut dire, c’est que les citoyens ont été pendant plusieurs jours, bloqués dans leurs bourgs. L’autre problème, c’est le déblayement des routes, bloquées pendant plus de cinq jours, faute de moyens mais aussi, parfois, du laisser-aller des autorités locales. Et c’est aussi l’approvisionnement en gaz butane qui en pâtit dans ces circonstance difficiles… à quand l’arrivée du gaz de ville ?
B. K.