La DGSN au secours des familles sinistrées à Melbou

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Sommées d’abandonner leurs maisons qui menaçaient à tout moment de s’effondrer, neuf familles relevant du village Bouhiane, dans la commune de Melbou, sont depuis leur évacuation par les éléments de la Protection civile le 8 du mois courant, temporairement relogées dans un camp de vacances établi au chef-lieu de la municipalité.

La neige qui a sévèrement affecté les régions du littoral-est de la wilaya de Béjaia, à l’image de la commune de Tamrigt et celle d’Ait Smail, a tellement gorgé le sol d’eau que ce dernier se détache d’une manière spectaculaire en parcelles, menaçant d’écroulement les maisons sises aux alentours. Les 45 membres des neuf familles sinistrées sont pris en charge conjointement par les services de la DGSN et ceux de l’APC de Melbou. Pour leur part, les éléments de la sureté de wilaya se chargent d’approvisionner quotidiennement en denrées alimentaires de première nécessité les occupants du camp qui se trouvent dans une situation de dénuement total. Ceux-ci ont quitté leurs domiciles dans la précipitation, c’est la raison pour laquelle, ils n’ont pu amener avec eux que ce qui se trouvait à portée de main. Une équipe médicale, composée de deux médecins généralistes, deux sages-femmes, deux infirmières et un psychologue a été dépêchée avant-hier matin, au camp par le service social de la sûreté de wilaya pour s’imprégner de l’état de santé physique et psychique des sinistrés. Somme toute, les sinistrés sont toujours en état de choc, d’après les médecins, surtout les femmes et les enfants qui n’arrivent toujours pas à digérer le malheur qui les a frappés de plein fouet. Le docteur Salima Lounis, psychologue dans les services assimilés de la sûreté de wilaya, a estimé l’état psychique des sinistrés « très lamentable et déplorable », et selon elle, « une prise en charge plus tangible et un soutien moral permanent doivent impérativement être assurés pour empêcher une quelconque dégradation de la situation ». Les mêmes propos ont été reproduits quant à l’état de santé physique des sinistrés car, certains d’entre eux ont eu du mal à résister à l’épreuve du froid et de la neige, mais surtout à celle de l’évacuation, à l’exemple d’une septuagénaire qui affirme avoir contracté l’hypertension artérielle le jour même de l’évacuation alors qu’elle n’a jamais eu affaire à ce mal auparavant ou encore d’une autre femme enceinte de six mois qui présente des complications selon les médecins. Ceux-ci déplorent également le manque de médicaments au sein du camp surtout pour les gens atteints de maladies chroniques. Au niveau de ce dernier, les moyens mis à disposition par l’APC et les différents corps de sécurité demeurent « insuffisants », a-t-on constaté sur les lieux, notamment en matière de chauffage et d’énergie électrique. Les quelques bains d’huiles offerts par l’APC peinent à chauffer les chambres du camp, surtout si on sait que celui-ci est initialement conçu pour accueillir des vacanciers en saison chaude. Et cela quand l’électricité est disponible, car celle-ci se coupe en récurrence surtout durant la nuit, déplore un logé au camp. « L’APC, étant dépourvue de maire depuis qu’il a été relevé de ses fonctions, on a dû se débrouiller donc avec les moyens de bord pour venir en aide à ces familles sinistrées, affirme le secrétaire général de l’APC de Melbou, qui ajoute que l’absence d’un maire est un handicap majeur pour la gestion d’une pareille crise ». Tout comme les familles de Bouhiane, beaucoup d’autres sinistrés de cette région sont actuellement logés dans des camps similaires ou dans des écoles, à l’image des 34 familles du village Izouamam dans la commune de Tichy qui ont été secourues in extremis par les éléments de l’ANP dans l’après- midi du samedi dernier, et hébergées provisoirement dans l’école primaire du village. Bien évidemment, ces solutions d’hébergement ne peuvent être que temporaires, reste à connaître le sort de toutes ces familles après que cette vague de froid soit passée.

M.H.Khodja

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