“Passer de l’économie pétrolière à l’économie de production”

Partager

«Les nouveaux partis créeront la surprise lors des prochaines législatives», c’est ce qu’a affirmé le secrétaire général du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amara Benyounes, à l’émission «Hiwar Essaâ» de la télévision algérienne, diffusée dans la soirée d’avant-hier.

Invité en compagnie du chef du Front du Changement (FC), Abdelmadjid Menasra, et son homologue de l’Union des Forces Démocratiques et Sociales (UFDS), Nourdine Bahbouh, Amara Benyounes, plébiscité à la tête de son parti, le MPA, à l’issue du Congrès constitutif tenu le week-end dernier, s’est montré optimiste pour les prochaines élections, tout en fustigeant certains acteurs politiques qui se sont montrés, selon lui, réticents quant à l’autorisation des nouvelles formations politiques. « Des politiciens ont affirmé ici même sur le plateau de cette émission, qu’il n’est pas utile de créer de nouveaux partis, c’est inadmissible. Je crois que c’est au peuple de nous juger et on aura la réponse le 10 mai prochain », dira-t-il. Pour lui, il n’y a pas de petits ou de grands partis. Même son de cloche chez les deux autres invités de l’émission. Nourdine Bahbouh, qui affirme au passage avoir quitter son ancien parti, le RND en l’occurrence, après que ce dernier ait connu « des déviations », ira loin en qualifiant la scène politique telle qu’elle était de « pourrie ». En fait, les principes et les convictions sont deux critères essentiels en politique, pour l’ancien ministre de l’agriculture. Menasra, lui, mise sur « une nouvelle majorité » après les législatives du 10 mai. «Nous avons des propositions à faire et c’est au peuple de les juger », dira encore Amara Benyounes qui a affirmé que son parti apportera sa touche sur cette scène. « Le champs politique va changer, c’est sûr ! », affirme le SG du MPA qui réitère son appel à un vote massif lors des prochaines élections pour barrer la route aux islamistes et amoindrir tout risque de fraude. Amara Benyounes a voulu comme exemple les législatives de 1991 lors desquelles le FIS dissous a eu la majorité écrasante des sièges avec seulement 23% de voix, a-t-il dit. Benyounes ira encore loin en interpellant le Président de la République afin d’interdire complètement les partis islamistes. Ce qui n’a pas été du goût de Menasra, lequel a rétorqué que son parti est légal, à l’instar des autres formations d’obédience islamiste.

«Le champ politique va changer»

La tension est montée d’un cran, d’ailleurs, après que Menasra, qui s’est dit n’être ni salafiste ni frère musulman, mais « islamiste tout court », ait développé son éternel discours religieux. « On n’est pas ici dans une mosquée. Celui qui veut des conseils religieux, il sait où aller pour en avoir. Je suis ici en tant que responsable politique, pour parler politique et pas d’autres choses », lança-t-il, précisant qu’il faudrait faire attention aux concepts utilisés faisant référence à l’islam et à l’islamisme. « Le peuple algérien est musulman », affirme-t-il. Bahbouh a d’ailleurs développé la même thèse. « On est pour l’ouverture de la scène politique nationale. Les partis politiques doivent apprendre à s’affronter sur la base de leurs programmes, politique et économique », dira le transfuge du RND. Abordant, justement, le volet économique, Bahbouh s’est dit pour l’économie du marché à l’instar d’ailleurs de Menasra et Benyounes. Pour ce dernier « il est impossible de faire l’économie de marché avec des socialistes ». L’autre défi que se lance le patron du MPA, c’est de passer de l’économie pétrolière à l’économie de production. « Avec nous, il n’y aura plus de place aux entreprises étrangères dans le domaine de l’importation, contrairement au domaine de production ». Évoquant l’actualité internationale, relative notamment au printemps arabe, Amara Benyounes était catégorique en affirmant que le peuple algérien est exceptionnel dans le monde arabe, passant en revue toute les manifestations de rue et les différentes expériences vécues par l’Algérie pour exiger le changement, réclamé aujourd’hui par nos voisins. Il citera, dans la foulée, les événements de 1980, de1988… Benyounes dira que « nous sommes le seul peuple qui a pu, seul, vaincre le terrorisme islamiste». Pour Nourdine Bahbouh, les prochaines législatives seront une occasion de réaliser le changement d’une manière pacifique.

M.O.B

Partager