Amech’hah (Le radin) raconte la vie d’une famille pauvre, vivant dans un village sur les hauteurs de la vallée de la Soummam
en Kabylie.
Le père est un vieux montagnard qui vivait du produit de ses labeurs et de sa sueur et que la bourse faible a rendu radin. Malgré une aisance financière née suite aux mandats que lui envoie son fils, émigré en France, il continuait à gérer avec la cadence habituelle de démuni, d’où le surnom d’Amech’hah que lui ont attribué les tiers. Le premier tour de manivelle de ce court métrage a été donné il y a environ 6 mois, au village Tibouamouchine dans le douar d’Amdoune N’Seddouk. Cette oeuvre va enrichir davantage la palette du film Amazigh. L’idée est d’un groupe de jeunes de Tibouamouchine, à leur tête Nabil Mouhoubi, un cinéaste amateur, réalisateur et scénariste du film. Les acteurs principaux sont Makhlouf Aït Khelifa et Smaïl Iabbassene, deux comédiens qui ont déjà prouvé des compétences avérées dans des pièces de théâtre montées et jouées par eux même. C’est le photographe Bensaadoun, gérant du studio Mondovision, un vieux routier de la photographie qui est chargé de filmer les séquences, tournées dans plusieurs villages de la région et reflétant la vie dure de nos aïeux. Nous avons approché le scénariste qui nous a donné plus de détails. « Le film a été tourné dans les villages d’Amdoune N’Seddouk, particulièrement à Tibouamouchine, dans d’anciennes demeures reflétant encore la vie dure menée jadis par nos aïeux. Nous voulons montrer la magnificence et le charme incomparable de la région, notamment avec les vues imprenables à partir des cimes de la montagne d’Achtoug. Nous avons mis en exergue l’artisanat ancien de Tibouamouchine, qui est la seule contrée où était, jadis, fabriqué le balai traditionnel (Thimeslah). Notre but est de sauvegarder ce patrimoine artisanal en déperdition.
Les habits et les ustensiles anciens que nous utilisons sont le patrimoine de l’association culturelle de Tibouamouchine.
Le film est sous fond de musique de Mohand Amouche, un chanteur natif de Tibouamouchine », a-t-il dit. Coté moyens, il dira: «nous démarrons grâce à nos économies qui sont très limitées. Nous lançons un appel à toute personne ou structure qui pourrait nous venir en aide matériellement et financièrement, notamment, la DJS et la direction de la culture pour des éventuelles subventions ».
Il n’a pas terminé sans nous informer que le film sera diffusé par la chaîne 4 de l’ENTV.
Ce film de 1h30mn initié par des amateurs, armés d’une farouche volonté de donner à la région son premier court métrage a été achevé mal grés les embûches, et comme dira le réalisateur, « on ne naît pas professionnel, on le devient à force de persévérance. Le chemin est parfois long pour y arriver, mais il faut y croire ».
L. Beddar