Les agriculteurs d’Aghbalou ferment la subdivision

Partager

Encore une fois, une centaine d’agriculteurs de la commune d’Aghbalou sont montés au créneau pour dénoncer “la marginalisation” dont ils se disent victimes.

Hier aux environs de 8 heures du matin, plusieurs dizaines d’agriculteurs de la commune d’Aghbalou ont fermé la subdivision agricole de M’chedallah. Une action de protestation qui s’est ensuivie d’un sit-in devant le siège de la wilaya pour tenter de prendre attache avec le wali. Les protestataires, venus essentiellement des différentes localités d’Aghbalou, motivent leurs actions par “l’absence de réaction des pouvoirs publics quant à leurs revendications”. “Nous avons frappé à toutes les portes et épuisé tous les recours possibles avant que l’on décide de recourir aux actions de rue pour nous faire entendre», nous explique un protestataire, en ajoutant : “La direction des services agricoles (DSA) de Bouira et le ministère de tutelle avaient été saisis par écrit (un rapport, ndlr) où il est fait état des revendications des agriculteurs.” Les agriculteurs nous font par ailleurs, savoir que le DSA les a reçus à plus d’une occasion et leur avait même donné des garanties quant à la satisfaction de leurs revendications. “C’est moi votre ministre, et je m’engage à satisfaire vos doléances», tels auraient été les propos tenus par le premier responsable du secteur, selon les agriculteurs. Visiblement rassurés, ces derniers sont revenus à maintes reprises pour s’enquérir de la situation auprès de la DSA. A la surprise générale, affirment les agriculteurs, leur interlocuteur s’était avoué incapable de prendre en charge le problème, les renvoyant au ministre. Et ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase et qui déclenchera la colère des agriculteurs. Pour ces derniers, le DSA n’a pas tenu ses promesses et il serait allé trop loin en essayant de créer la zizanie, en distillant de l’intox. “Le DSA nous a accusés d’être manipulés par une tierce personne, or ce n’est pas vrai ! Pour nous, ce responsable tente de faire diversion et semer le trouble», tiennent à préciser certains agriculteurs qui estiment que leurs revendications sont claires et connues de tous, à savoir l’octroi d’un programme spécifique pour l’agriculture de montagne pour leur commune. Contacté par nos soins pour donner sa version des faits, le directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira nous expliquera que des experts planchent sur un programme spécifique pour l’agriculture de montagne. “Un programme global destiné à toutes les wilayas comptant des régions de montagne sera initié par le ministère. Cela concerne notre wilaya et les 38 communes de montagne comme Aghbalou», a indiqué le DSA. Ce qui explique selon ce dernier les efforts que consentent ses services pour le développement rural et tout l’intérêt qu’ils accordent à l’agriculture de montagne. En parlant d’Aghbalou, ce dernier dira que cette commune avait bénéficié entre 2000 et 2008 de pas moins de 58 milliards de centimes dans le cadre du soutien de l’Etat à l’agriculture, notamment à l’oléiculture. Pour M. Morsli, le verger oléicole a été pris en charge pendant longtemps à travers les opérations de greffage, taille de régénération et cuvette. Ces travaux, explique-t-il, dont les agriculteurs d’Aghbalou demandent avec insistance le renouvellement ne se font pas annuellement et ne sont pas prévues dans la nouvelle nomenclature. “Nous avons lancé un nouveau programme destiné à la plantation, mais peu de demandes d’agriculteurs nous sont parvenues.” Ceci dit, le DSA a affirmé que ses services n’ont jamais rejeté les suggestions des agriculteurs et ont même exhorté ces derniers à s’organiser

en groupe afin d’élaborer des propositions aux fins de les soumettre au ministère. Pour les services agricoles, il faut désormais se focaliser sur le désenclavement des régions de montagne à travers divers actions (captage de sources, l’ouverture de pistes agricoles…). Pour les agriculteurs d’Aghbalou, le divorce est consommé. Ils exigent à présent le départ immédiat du DSA et interpellent par la même occasion le ministre du secteur afin qu’il mette un terme aux agissements de ce responsable.

Hafidh B.

Partager