75% des maisons réalisées sans permis

Partager

Le phénomène des constructions illicites a pris au cours de ces dernières années des proportions hallucinantes à Seddouk.

Du coup, le cachet urbanistique de la ville s’en trouve lamentablement amoché avec comme corollaire immédiat la détérioration du cadre de vie intra-muros. En effet, à se fier aux statistiques obtenues auprès des services de la municipalité de Seddouk, la circonscription totalise au dernier RGPH, pas moins de 7 657 bâtisses, dont 5 736 relèvent de constructions illicites. Cela donne un pourcentage effarant de 75% de maisons érigées sans permis de construire. Les moyens de riposte dont disposent la collectivité locale pour, sinon stopper ce chancre, du moins en limiter l’étendue, paraissent pour le moins dérisoires. «C’est un problème d’envergure nationale, impliquant plusieurs secteurs. Par conséquent, une solution efficiente ne peut être trouvée que dans un cadre multisectoriel, par exemple un organisme qui regrouperait tous les acteurs concernés, à savoir les ministères, les assemblées locales, le mouvement associatif et les experts», estime un jeune architecte établi dans la région de Seddouk. «Il faut dire, à la décharge des autorités que la tâche est loin d’être une sinécure, car on a laissé pendant des décennies l’anarchie régner en maitresse des lieux, faisant de ces constructions illicites la règle plutôt que l’exception», tempère notre interlocuteur. Les entorses à la réglementation régissant l’urbanisme et constatées sur les constructions illicites de Seddouk sont multiples et multiformes : impasse sur les servitudes de droit privé non-conformité au plan d’occupation du sol, non respect des normes de constructions, etc. Au niveau de l’agglomération de Seddouk, de nombreux quartiers composés essentiellement de lambris dorés et de bâtisses moins cossues sont catalogués dans le registre des constructions illicites. Cependant, les autorités locales semblent disposées à faciliter la régularisation de toutes les maisons qui répondent, peu ou proue, aux règles d’urbanisme. Une manière sans doute de dissuader les auto-constructeurs à enfreindre la loi et d’inciter les autres propriétaires à s’y conformer.

N. M.

Partager