Ce vendredi sera une journée décisive pour le Front des Forces Socialistes, à l’occasion de la tenue d’un conseil national dont les membres, élus au dernier congrès, sont convoqués pour débattre d’un seul point d’ordre politique, à savoir la participation ou non du FFS aux élections législatives du 10 mai 2012.
C’est à la salle des conférences du siège national du parti à Alger qu’aura lieu le conclave du plus vieux parti de l’opposition, dont la composante de la direction nationale a été complètement remaniée, annonçant ainsi, selon beaucoup d’observateurs politiques, un changement de cap dans sa ligne politique. Ainsi, l’éviction de Karim Tabou de la tête du secrétariat national, après plus de quatre ans à ce poste, au profit de Ali Laskri et d’autres cadres dont les thèses plaident pour l’entrée du parti au parlement, était annonciatrice, et continue de l’être, d’une possible participation aux prochaines joutes électorales. En ce sens, il faut savoir, qu’au vu de la synthèse présentée lors de la convention nationale par la commission chargée de rapporter les positions adoptées par les militants dans les sections et les fédérations, notamment celles des wilaya de Tizi-Ouzou, Béjaïa et Alger, de surcroît prônant l’entrée du FFS dans la compétition électorale, on ne peut que dire que les dés sont jetés, pour se mettre dans le bain des élections législatives sur lesquels, pour rappel, le parti a fait l’impasse depuis 2002. De plus, sur les 35 fédérations que compte le FFS à travers le territoire national, plus de trente ont émis un avis favorable à la participation, même si dans leur majorité elles ne sont pas représentatives, au regard du nombre de militants structurés en leur sein. Quant aux partisans du boycott, leur marge de manœuvre a été réduite, si l’on considère qu’il y a une mainmise sur les structures du parti, notamment au niveau de la direction nationale, des partisans de la participation. Notons également que, selon certaines sources proches du parti, un commission pour le choix des candidats aux législatives a été installée au niveau du secrétariat national, ou du moins est prête à être installée, au lendemain de l’annonce de la participation. On annonce même qu’elle est constituée de membres des commissions de l’éthique et de stratégie politique, auxquelles reviendra la charge de définir les critères de candidatures à la candidature et d’arrêter la liste définitive des candidats. Partant de tous ces éléments, en plus du penchant de la majorité des membres du conseil national pour la participation, d’autant plus que certains d’entres eux aspirent à la députation, on peut dire que le FFS maintient un faux suspense quant à son implication dans des élections où il reste le seul parti à ne pas encore s’être officiellement prononcé.
M. F.