Belkhadem égratigne les démocrates et s’attaque aux autonomistes

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Le secrétaire général du Front de Libération Nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a animé hier un meeting à la Maison de la

culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, sur invitation de la cellule de jeunes du parti.

Face à un auditoire composé essentiellement de jeunes militants et sympathisants du FLN, Abdelaziz Belkhadem a tenu à rappeler qu’il n’y a pas de conflit de génération au sein de son parti, pour preuve, insiste t-il, la présence en force des jeunes, et surtout des femmes, dans les listes du FLN aux prochaines législatives. « Le FLN n’est pas un parti de vieux », insiste Belkhadem qui a tenu également à s’adresser à ceux qui accusent son parti d’anti-démocrate et, parfois même, d’islamiste ajoutant que l’histoire du FLN remonte à la déclaration du 1er novembre 1954. « À tous ceux qui doutent de l’identité de notre parti de revenir à son acte de naissance », égratignant au passage le camp démocratique et la mouvance islamiste en indiquant que « le FLN est né avec comme référence la construction d’un Etat social, dans le cadre des principes de l’Islam et, aujourd’hui, aucun parti ne peut venir nous donner des leçons sur l’Islam ou la démocratie ». A propos des démocrates, justement, Belkhadem, qui insiste sur la caractère démocratique du projet de son parti, est allé jusqu’à critiquer le mode de fonctionnement des partis se proclamant du camp démocratique. « Le FLN n’a pas de leçon à recevoir en matière de démocratie et d’alternance. Pour preuve, nous sommes l’unique parti qui a vu 12 secrétaires généraux se relayer à sa tête depuis sa naissance, alors que dans certains partis, ad vitam aeternam… la différence avec les autres parti, c’est qu’au FLN on ne fait pas passer à l’échafaud ceux qui nous contrarient et on ne coupe pas la tête à ceux qui sont différents de nous». Le secrétaire général du FLN est revenu, également, sur la naissance du multipartisme en Algérie au lendemain des événements d’octobre 1988 en confiant, avec assurance, que son parti n’a jamais été dans l’unicité de la pensé y compris avant l’ouverture démocratique, pour preuve, dit-il, que la plupart des partis nés après 1988 «sont issus du burnous du FLN ». Pour Belkhadem, la naissance de nouveaux partis ne gênera en aucune manière sa formation, à condition, insiste-t-il, que la bataille se fasse uniquement sur le terrain politique avec comme seuls arguments les programmes. « Il existe déjà 37 partis et, aujourd’hui, nous avons une vingtaine de nouvelles formations. Il y’a de la place pour toutes les tendances, à condition que la compétition se fasse dans un cadre sain et que tout le monde accepte le verdict des urnes… Ceux qui ne cessent de s’attaquer au FLN ont tort, car celui qui va faire disparaître le FLN n’est pas encore né et notre seule réponse, à tous ces gens là est la suivante : c’est le peuple algérien qui décidera du sort du parti, car même la force coloniale n’a pu détruire le FLN ».

Profitant de la tribune qui lui a été offerte, hier à Tizi-Ouzou, Abdelaziz Belkhadem a tenu a tailler en pièce ceux qui revendiquent l’autonomie de la Kabylie, allant jusqu’à à mettre en garde les citoyens de Kabylie contre ceux qu’ils qualifient «d’ennemis de l’unité nationale». Tout en reconnaissant, lors de son discours, les différences culturelles et linguistiques de l’Algérie, Belkhadem a insisté que « ces caractéristiques constituent le ciment de l’identité nationale et c’est à vous, les citoyens de Tizi-Ouzou, de faire barrage à ceux qui veulent toucher à l’unité nationale ». Evoquant la situation politique dans la région, Belkhadem, tout en insistant sur la nécessité de laisser chaque peuple décider de son sort, n’a pas pour autant hésité à tirer sur ceux qui parlent de révolution arabe, à plus forte raison, explique-t-il, que « les faits ont aujourd’hui démontré que ceux qui parlent de révolte de jeunes dans ces pays, se sont finalement rendus compte que ce sont des personnes de l’ancienne génération qui ont pris la place des dirigeants destitués ». Pour le patron du FLN, « le changement auquel aspire la jeunesse algérienne doit se matérialiser par l’arrivée de cette frange aux commandes du pays, et cela passera par les urnes, à commencer par les prochaines élections législatives », insista-t-il.

Ali C.

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