Par Anouar Rouchi
Allo ? Monsieur Dziri ? Mon nom est Djamel et on me surnomme l’horloger. Je suis journaliste au périodique “le midi à 14 heures” et je souhaite vous poser quelques questions.-Avec le nom de votre journal, je suppose que vous faites partie de ces “journaleux” qui cherchent des poux sur la tête des braves gens. Sachez qu’avec moi, vous avez très peu de chance d’en trouver étant donné ma calvitie avancée.-Mais non, monsieur Dziri. J’ai vraiment des questions sérieuses à vous poser.-Vous avez vu l’heure qu’il est ? Il est près de 22 heures et je suis sur le point de terminer la première manche d’une partie de belote aux enchères.-Vous gagnez à la belote ?-J’ai quasiment perdu la première manche. Si je n’arrive pas à redresser la barre, j’arrête la partie.-Vous en faites donc une spécialité, monsieur Dziri ?-De quoi ?-D’arrêter les parties à la mi-temps…-Que voulez-vous dire ?-Voyons, monsieurs Dziri… Je fais allusion au fameux match JSK-USMA qui n’a duré qu’une mi-temps.-Ah, je savais bien que vous étiez un em…!-Voyons, monsieurs Dziri… Si je vous interroge à ce sujet, c’est uniquement pour vous permettre de faire connaître votre version des faits…-Dans ce cas…-Tout d’abord que pensez-vous des sanctions décidées par la LNF à votre encontre et à l’encontre de votre club ?-Scandaleux ! C’est tout simplement scandaleux. A part le fait qu’elle se ligue contre les enfants de Soustara, la LNF n’a rien d’une ligue.-Commençons par vous. Reconnaissez-vous avoir proféré des insultes, alors qu’en tant que capitaine…-C’est vrai. Mais il faut voir dans quelles conditions je l’ai fait. Et puis qu’est-ce qu’insulter des gens, sur lesquels d’autres ont impunément tiré à balles réelles ?-Impunément, c’est quand même trop dire. Mais là, n’est pas le sujet. Voulez-vous dire à nos lecteurs ce qui vous a mis les nerfs en boule ?-Les nerfs en boule ? C’est un euphémisme. J’étais carrément transformé en pelote de nerfs !-Et pourquoi donc ?-Vous savez ce qu’ils ont fait ces diables de Kabyles ? Ils ont déversé des centaines de litres d’huiled’olive dans le couloir menant à notre vestiaire et on n’arrêtait pas de glisser et de tomber…-C’est une blague de mauvais goût, en effet. Mais avouez que l’année dernière, quand vous receviez la JSK, c’est une matière bien moins noble que vous avez déversé dans leur vestiaire.-Nous, au moins, avons pensé à décorer leur vestiaire, avec une matière à leurs couleurs. Il faut que vous sachiez aussi que leur agression ne s’arrête pas à l’huile d’olive. Ils ont tapissé les murs des figuiers de Barbarie, avec des épines longues comme ça ! A chaque fois que nous glissions, nous essayions de nous rattraper et bonjour les épines !- Ah ! Ah!, pardon. Ce n’est pas drôle en effet. Mais comment se fait-il que ni l’arbitre, ni le délegué du match, ni même les services de sécurité n’aient rien vu ?-Pour l’arbitre, admettez qu’il faut être fou pour arbitrer quoi que ce soit dans ce pays. Son témoignage est donc caduc.Pour sa part, le délégué du match m’a tout l’air d’être un délégué des “arouch”, donc partial. Quant aux services de sécurité, quel crédit leur accorder eux qui seraient à la tête de la filière kabyle de la drogue et qui cultiveraient même 17 champs de canabis?-Quoi ? Mais c’est une accusation grave !-Ce n’est pas moi qui le dit, mais un leader politique kabyle sur les ondes de BRTV.-Alors là, vous m’en bouchez un coin. Merci monsieur Dziri.-Au revoir !
A. R.