Maillot, un essai sur la colonisation

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Maillot est le titre d’un livre de 210 pages qui paraîtra la semaine prochaine aux éditions « TIRA » à Bejaia, qui d’habitude édite surtout des romans d’expression amazighe. C’est un essai sociologique, économique historique et culturel d’un auteur anonyme, qui est en fait l’administrateur de la commune mixte de Maillot (Mechdelah ou Imechdalen) durant les années 1950. Il est préfacé par André Nouschi et présenté par Tassadit Yacine qui est native de la région et chercheuse dans un institut à Paris. Elle est aussi connue pour être l’auteur d’ouvrages sur les grands chanteurs kabyles : Ait Menguellat et Cherif Khedam et pour son dernier ouvrage paru à Paris qui s’intitule « Le retour de Jugurta ».Dans une conférence de presse donnée la semaine passée, la présentatrice du rapport de l’administrateur colonial au gouverneur d’Alger, souligne le fait que Maillot (Mechdelah ou Imechdalen) qui est une daira de l’actuelle wilaya de Bouira est une région charnière puisqu’elle se trouve à la croisée des chemins entre la Haute et la Basse Kabylie et qu’elle sert de jointure entre les régions Kabylophones et les Arabophones de l’Algérie d’où toute son importance sur le plan culturel et économique. La conférencière a également longuement insisté sur la résistance des habitants de la région lors de l’insurrection d’El Mokrani et de Cheikh Aheddad en 1871. Elle rappelle que la répression de la part de l’armée coloniale a été des plus féroces, que les Kabyles, en plus du fait qu’ils ont été dépossédés de leurs terres, ont été aussi obligés à payer un lourd tribut à la France, soit 5 milliards de francs or de l’époque ce qui représentait la somme imposée par Bismarck avec la paix de Frankfort. L’intervenante a aussi mis l’accent sur le processus d’appauvrissement des Kabyles à travers, d’une part, la séquestration de leurs terres et l’obligation de payer de lourds impôts et d’une autre part, la quasi-impossibilité pour eux d’accéder au matériel agricole moderne. Ainsi les autochtones étaient réduits à ne pratiquer qu’une agriculture vivrière qui leur permettait tout juste de survivre.Ainsi, selon la promotrice du rapport de l’administrateur de Maillot, les indigènes ont eu à payer le fait que leur région a enfanté des héros. Et la France coloniale, non satisfaite d’avoir éliminé ces derniers, continua sa vengeance sur les habitants autochtones.

B. Mouhoub.

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