Les déclarations du ministre de la Santé concernant les menaces de retenues sur salaires qui seront appliquées aux médecins grévistes à partir du déclenchement de leur mouvement de grève de trois jours, ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd.
“Les déclarations de Djamel Ould Abbès sont des déclarations graves, qui vont loin dans le mépris vis-à-vis des praticiens spécialistes de la santé publique», a martelé hier, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), en marge d’une conférence de presse, tenue au niveau de son siège national à Alger.
“Pis encore, le département de Djamel Ould Abbès compte procéder au licenciement des responsables des établissements hospitaliers», fulmine Dr Mohamed Yousfi, qui ajoute que “le ministre va, à travers cette procédure, mettre les établissements entiers en situation illégale”.
Tout en déplorant le fait que “la tutelle passe aux mesures extrêmes, jusqu’à bafouer la loi», ce syndicaliste dira dans le même contexte, que “c’est pour la première fois que de telles mesures sont appliquées, mais nous sommes à laise car notre cause est juste”.
“Cela fait deux jours que la tutelle a insisté auprès du directeur de l’hôpital de la wilaya de Blida, pour lui donner la liste des noms des grèvistes en poste supérieur. Cette procédure démontre la politique de fuite en avant du ministère de la santé», a-t-il regretté.
Dr Yousfi s’est, à cet effet, demandé “où sont les organisations pour la défense des droits de l’Homme, à l’image de M. Ksentini, devant les mesures répressives de la tutelle”. En réponse à la déclaration du ministre dans laquelle il a qualifié la grève des médecins spécialistes d’illégale, Dr Yousfi a indiqué que “c’est la justice qui jugera de l’illégalité de notre mouvement, et non pas le ministre, et notre action n’est pas illégale étant donné que nous n’avons reçu aucune notification par la justice”.
Pour ce qui est du taux de suivi de notre grève, le président du SNPSSP a souligné que “si notre mouvement de grève a été suivi à seulement 10,5%, pourquoi le ministère a entrepris toutes ces mesures répressives ; donc cela veut dire que notre grève a été largement suivie”.
En outre, le Dr Yousfi a démenti toutes les allégations faisant allusion que “toutes nos revendications ont été prises en charge, et il ne reste que deux points”. Celui-ci a demandé à cet effet, au ministre de la Santé “d’organiser une rencontre avec le SNPSSP devant la presse écrite et l’ENTV et la Radio nationale, où on le défie de nous donner point par point nos revendications”.
La feuille de route tracée par le Conseil national du SNPSSP, tenu les 16 et 17 février dernier est maintenue. C’est-à-dire le SNPSSP compte reconduire son mouvement de protestation les 11, 12, et 13 du mois en cours et de s’engager dans une grève ouverte à partir du 19 mars prochain.
Ce syndicat convoquera son Conseil national demain pour évaluer la situation des lieux de leur action. “On usera de tous les moyens pour défendre notre plate-forme de revendications», a-t-il fait savoir.
L. O. Challal