Cette grande salle qui a fait le bonheur des cinéphiles et de toute la population de Maâtkas et de ses environs durant les années 70 est simplement en ruine. Son toit a rejoint le sol depuis belle lurette. Son mobilier et son matériel ont pourri au fil des années. Une si grande salle abandonnée et fermée au grand dam des amoureux du septième art. Le maire de Maâtkas que nous avons questionné sur le sort de cette salle se contentera de dire : «Cette salle qui constituait l’une des fiertés de Maâtkas est aujourd’hui à l’agonie. Nous demandons au secteur concerné de prendre les mesures nécessaires en vue de la rouvrir au grand public». Signalons que le secteur de la culture dans cette localité souffre énormément de l’inexistence d’espaces culturels. Certes, il y a plein d’associations qui activent mais elles le font dans des conditions très difficiles. Quant à la maison de jeunes sise au chef-lieu communal, ses activités sont très limitées. Un litige l’oppose aux sportifs localisés dans la même enceinte, du coup, le rendement est bien maigre. Ce sont les associations villageoises qui organisent leurs activités occasionnelles. Il y a aussi le festival de la poterie qui se tient par moment dans cette infrastructure, mais qui a ses propres organisateurs et son propre commissariat, c’est dire que l’encadrement de cette maison n’est pas associé aux activités. Il y a aussi le festival du théâtre pour enfant qu’organise l’association du village Ikharvan. Une fois les deux festivals passés, c’est l’hibernation culturelle qui caractérise la localité. C’est comprendre que les jeunes Maâtkis ont besoin de véritables maisons et de foyers de jeunes. Belaid Namane, un jeune réalisateur amateur qui a à son actif deux longs métrages et plusieurs films documentaires, indiquera à ce sujet : «Pendant que nous peinons à trouver une salle pour projeter nos films, celle de notre localité est en ruine au su et au vu de toutes les parties. Il faut que le secteur concerné fasse le nécessaire en vue de réhabiliter cette infrastructure et de la rouvrir. Il faut aussi que les responsables locaux multiplient les démarches non seulement pour relancer cette salle mais aussi pour construire d’autres espaces culturels dans l’optique d’offrir surtout aux jeunes des lieux où ils pourront exercer leurs différentes activités. C’est de cette manière seulement que l’on pourra éduquer ces milliers de jeunes et leur éviter de plonger dans les profondeurs ténébreuses de la délinquance juvénile et des fléaux sociaux qui rongent jusqu’à l’usure notre société».
Hocine T.