Dans l’indifférence !

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L’actualité étant à la collecte des signatures sur les places publiques ou dans un coin d’un café la journée internationale de la femme a été reléguée à l’arrière-plan et superbement ignorée, cela au moment même où tout un tapage est fait autour de la participation des femmes dans les prochaines joutes électorales et le taux de leur présence dans la confection des listes.

Hormis quelques remises de cadeaux moins que symboliques aux femmes exerçant dans quelques APC, où, là encore, les cérémonies ont été organisées la veille, soit le mercredi 7 mars, rien n’est venu perturber la quiétude de cette journée de la femme, sauf qu’elles ont été libérées dans l’après-midi pour rentrer chez elles. Ni les élus, ni les responsables administratifs locaux ni encore moins le mouvement associatif ne se sont manifestés. Des activités qui d’habitude étaient légion durant cette journée par l’organisation d’expositions et de débats pour créer un espace de rencontre aux femmes le temps d’un après-midi pour évoquer leur situation et évaluer leur maigre taux d’émancipation en nette contradiction avec le discours officiel. Citons à titre d’exemple que dans la seule région de M’Chedallah plus de 85% des femmes dites actives sont rémunérées dans les dispositifs du filet social, emploi de jeunes ou pré emploi, qui perçoivent entre 2500 DA et 8000 DA dont la plupart dépasse les 10 ans de travail sans aucun changement de statut. Une forme d’esclavage et d’exploitation honteuse qui ne dit pas son nom. Bien mieux, cette catégorie de travailleuses sont considérées comme fonctionnaires et bien entendu défalquées du taux de chômage. Des femmes auxquelles on offre une aumône qui ne suffit même pas à payer une paire de chaussures du 2eme choix et qu’on fait…marcher au chantage de la résiliation du contrat à tout moment. M’Chedallah a vécu la journée du 8 mars d’une façon tout à fait ordinaire, moins les femmes au niveau des administrations dans l’après-midi, ce qui n’est pas sans créer un vide sidéral. Le seul fait notable à souligner et à saluer est que l’ensemble du personnel féminin du CEM d’Ath Hamad, dans la commune de Saharidj, a décidé de travailler cet après-midi du jeudi, de leur plein gré y compris celles rémunérées dans le cadre du filet social et le pré emploi, ceci pour réduire le retard d’exécution du programme scolaire engendré par les intempéries du mois de février.

Oulaid Soualah

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