“Hannachi doit partir”

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L’ancien ailier de la JSK, Ali Benlahcene dit Tchipalo, n’est pas resté insensible à la situation critique que vit son club de toujours, comme il l’a si bien confié hier, lors de son passage à notre rédaction. Dans cet entretien, l’ex enfant chéri des supporters n’a pas hésité à dire, haut et fort, ce qu’il pense de cette situation et à joindre sa voix à celle des nombreux supporters qui demandent un changement radical dans la maison JSK, à commencer par le départ de Hannachi.

La Dépêche de Kabylie : Un mot sur l’élimination de la JSK avant-hier…

Ali Benlahcene : C’est une élimination qui fait mal, même si on est habitué ces derniers temps, aux déceptions. Pour revenir au match, je dirai que le jeu était équilibré et il y avait des occasions de part et d’autre. Mais au final, la JSK s’est faite évincée et cela prouve tout le mal qui ronge le club. La JSK est devenue un club quelconque qui ne fait plus peur à personne, y compris aux équipes de palier inférieur. Dernièrement, j’ai discuté avec l’entraineur de Hessasna, à la veille du match face à la JSK, et j’étais abasourdi de l’entendre me dire qu’il venait à Tizi-Ouzou pour gagner et que la JSK n’est plus cette équipe que tout le monde craignait. Lorsqu’on entend ça, il est facile de tirer vite une conclusion sur le marasme qui prévaut au sein de ce club qui jadis écrasait tout sur son chemin.

Quelle est, selon Ali Benlahcene, la solution pour remédier à cela ?

Il faut tout revoir, la politique de gestion, les recrutements, la stabilité de l’équipe et du staff technique et j’en passe. La JSK est malade de son entourage et il faut la soigner au plus vite. Je pense qu’il faut une opération chirurgicale très minutieuse, c’est l’unique solution qui permettra à la JSK de retrouver son niveau et son standing d’antan. Aujourd’hui, le constat est là. Le bilan est négatif et il faut vite réagir.

Donc des changements s’imposent ?

Moi, je ne suis ni avec Hannachi ni avec certains anciens joueurs. Je suis avec les supporters. Je rencontre beaucoup de fans du club avec lesquels je discute, et tous demandent le départ de Hannachi. En ce qui me concerne, je prends position avec eux, car leur revendication est juste et légitime. Les supporters, c’est une partie de la JSK et ils sont en droit de réclamer des changements lorsque les choses ne vont pas bien au sein de leur club. Encore une fois, je dis que je suis avec les supporters de la JSK, qu’il soit de Tizi-Ouzou, des villages de Kabylie ou d’ailleurs. C’est vraiment malheureux de voir la JSK jouer devant des gradins vides. Ce n’est pas normal de rester les bras croisés.

Ne pensez-vous pas que les anciens joueurs doivent s’impliquer davantage ?

Je ne peux pas parler au nom des autres, mais je dirai que les anciens joueurs sont ignorés et qu’on ne leur prête aucune considération. C’est malheureux qu’on réserve un tel sort à ceux qui ont sué et qui se sont sacrifié pour porter le club au plus haut sommet. Aujourd’hui, c’est malheureux de constater que dans la composante de l’assemblée générale on ne retrouve pas les anciens joueurs et dirigeants. Outre cela, aujourd’hui, des gens qui n’ont rien à voir avec la JSK osent parler des anciens joueurs. C’est dire le degré de délabrement que connaît le club. Maintenant, pour répondre à votre question, il n’y a pas un ancien joueur qui n’aimerait pas apporter sa pierre pour le bien être d’un club qui lui est cher. Cependant, pour s’exprimer, il faut qu’on lui offre un cadre organisé telle que l’Assemblée générale.

Benlahcene n’a pas pour habitude de parler assez souvent de la JSK, pourquoi cette réserve ?

Lorsque la JSK va bien, je ne peux que me taire. Mais quant c’est le contraire et que le club va mal, je suis obligé de dire ce que je pense. J’aime la JSK et personne ne peut m’interdire de parler. On a joué à la JSK et on s’est sacrifié pour ce club sans contrepartie, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais accepter que des gens, qui n’ont rien avoir avec le club et qui ne sont là que pour se remplir les poches, parler ou critiquer les anciens joueurs. C’est inadmissible.

Vous semblez choqué …

Tout à fait, ça fait vraiment mal que des gens qui ne connaissent rien à l’histoire du club viennent s’en prendre aux anciens joueurs. On m’a déjà fait fuir de ce club, une première fois à la fleur de l’âge, et la plaie est toujours ouverte et ne se renfermera jamais. Je n’ai jamais imaginé un seul instant jouer dans un autre club que la JSK, mais on m’a pousser à partir.

Je me souviens que lorsque on m’avait appelé pour signer, je n’en croyais pas mes yeux. C’était un rêve qui se réalisait, surtout que quelque temps après, j’ai commencé à jouer. J’étais tout simplement aux anges, car il n’était pas facile de décrocher une place avec la qualité des joueurs que la JSK renfermait en 1977. A cette époque, il y avait Abdelkader Khalef comme président. C’était quelqu’un de bien qui aimait la JSK et qui faisait tout pour aider les joueurs.

Etes-vous prêt à revenir à la JSK ?

Pour peu qu’il y ait des changements et que les choses reprennent leur cours normal, avec une équipe soucieuse de l’unique intérêt de la JSK, je suis prêt à travailler gratuitement et sans contrepartie. J’ai servi la JSK en tant que joueur et je suis disposé à apporter ma contribution, je le répète encore, pour le seul bien être du club.

Entretien réalisé par Salem Klari.

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