Mouloud Habib Par lui même…

Partager

Méconnu du grand public, il faut le dire, Mouloud Habib, ce chateur infatigable, a eu l’occasion de retracer sa carrière à travers un entretien direct organisé avant-hier à l’occasion d’un hommage qui lui a été rendu par la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

C’était un Mouloud Habib en pleine forme qui s’est présenté dimanche dernier, devant le public venu lui rendre hommage dans ce contact direct qui lui a été réservé à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Et ce, dans le cadre de l’hommage qui lui a été consacré au niveau de cet établissement. Sous une apparence plutôt bien-portant, il aura d’ailleurs rassuré plus d’un sur son état de santé. Sur un ton nostalgique, et avec un brin d’humour, Dda l’ Mouloud n’a pas hésité à retracer son parcours artistique. Laissant de temps à autre rejaillir sa voix en interprétant tel ou tel titre, qui ont fait sa gloire d’antan. Et c’est avec l’air de son chant patriotique «Nek d’amjahed amechtouh» que l’hôte de la maison de la culture donnera le ton durant ces deux jours qui lui sont dédiés. En effet, l’interprète de A Aljia racontera d’abord son parcours scolaire, ses études techniques qui ne le menèrent, selon lui, «nulle part», puisque il se retrouva en fin de compte à tenir un commerce à Alger. Son parcours artistique ayant débuté tôt, alors qu’il n’avait que 13 ans, au tout début des années 60. Il racontera aussi son premier duo avec la diva de la chanson kabyle, Nouara. Puis, il fera un récit de sa vie familiale à Alger où il a le plus vécu, mais aussi du village de Azouza, près de Larbaâ Nath Irathen. Ainsi que sur la réaction de ses proches face à sa décision de faire dans le chant. Il fera par la suite résonner «Estardhaq zalamit», à la grande joie de tous les présents. Aussi et à l’occasion, de nombreuses personnalités du monde de la musique se sont succédé sur scène pour partager un moment aux côtés de Mouloud Habib. Ceci, tout en apportant leurs témoignages sur la vie de l’artiste. Pour Rabah Ouferhat, Mohamed Chemoun, Younes Boudaoud et les autres, Mouloud Habib demeurera celui «qui nous a bercé de sa voix de rossignol à travers l’émission Arrach Imechtah, sur les ondes de la chaîne 2 de la radio nationale. Puis avec ses titres qui ont marqué notre jeunesse». Cet événement fut aussi une occasion d’évoquer d’autres piliers de la chanson kabyle. Ceux-là mêmes que Mouloud Habib aura côtoyés au cours de sa courte vie artistique. Il s’agit notamment de Kamel Hamadi, Aït Menguellet, Slimane Chabi, Saïd Hilmi. Mais aussi Cherif Kheddam, Chikh Nourdine, M’jahed Hamid et tant d’autres. Il insistera, lui aussi, à rendre hommage «à ceux par les mains desquels j’ai appris la chanson». Il reviendra ainsi sur l’hommage rendu à Slimane Azem, dont les chansons étaient interdites d’antenne, à travers la chanson Tajmaât. Une chose qui lui vaudra de voir sa carrière menacée de suspension. Sur la question de savoir pourquoi avoir envisagé une fin précoce à sa carrière, Mouloud Habib dénoncera la «suspension des deux orchestres de la chaîne deux de la radio nationale, qui étaient pourtant un outil indispensable pour les artistes». Il attestera aussi sur le chantage des éditeurs qui s’appropriaient tous les droits sur le produit artistique. Chose qui ne faisait profiter aucun artiste.

Du haut de ces 61 ans, Mouloud Habib promettra par ailleurs un retour à la source. Sans aller plus loin dans ses confidences, il assurera de l’existence d’un futur projet. A noter que l’hommage rendu par la direction de la culture à Mouloud Habib a pris fin hier. Avec la tenue d’un gala qui a regroupé plusieurs personnalités artistiques.

Tassadit Ch.

Partager