De prime abord, ce phénomène peut paraître invraisemblable, pourtant c’est une triste réalité qui ne laisse personne insensible, cette déperdition pour le moins spectaculaire de l’eau potable à Saharidj dont le réseau de distribution ancien et vétuste ajouté au manque d’entretien et aux moyens des plus rudimentaires utilisés pour la réparation des avaries dont les plus fréquents sont des morceau de chambre à air et du fil d’attache pour colmater les brèches.
Des fissures d’où s’échappent des jets d’eau écumants le tout couronné par les lenteurs que mettent les équipes d’entretien pour se manifester, au point ou la moindre avarie prend parfois des mois. A Saharidj, il est de tradition qu’à chaque chute de pluie ou de neige qui provoque automatiquement l’augmentation du débit des sources de captage, chaque quartier enregistre son avarie sur son réseau de distribution, ce qui revient à dire qu’à l’inverse des autres communes de la région, qui rencontrent d’énormes difficultés pour répartir équitablement le faible débit d’AEP à travers les cités et agglomérations au point de se voir contraintes de procéder à un rationnement drastique de l’eau. A Saharidj, par contre, c’est le volume du débit qui pose problème à tel point où les avaries et fuites qui forment des rigoles à travers les quartiers ont fini par être banalisées faisant partie du décor et ne dérangent plus personne. De plus, ces longues fuites qui jaillissent de sous terre ne sont pas sans provoquer des dégâts sur d’autres infrastructures telles que les routes goudronnées, les trottoirs aménagés, voire même la base des blocs résidentiels qu’elles fragilisent par des infiltrations importantes, tel que la bibliothèque communale ou le bâtiment mitoyen de la brigade de gendarmerie côté nord dont la conduite qui longe ce bloc de 30 logements dans le sens de la longueur juste à la base de la bâtisse transformée en véritable passoire. Une révoltante situation qui dure depuis plus d’une année, cela pour ne citer que ces cas parmi des dizaines d’autres à titre d’exemple.
L’autre exemple des plus édifiants concernant la déperdition et le gaspillage de l’eau potable est le fait que de nombreux citoyens laissent les robinets des toilettes ouverts H24 pour éviter l’éclatement de la tuyauterie ou la détérioration des robinets et autres vannes d’arrêt issus de la contrefaçon, par conséquent fragiles. Comme il est aussi fréquent aussi de voir des tuyaux d’arrosage lâchés à plein volume et en permanence dans les vergers à proximité des maisons. On est sensé de dire grand bien face à la population de Saharidj que dame nature a gâtée en faisant jaillir en divers points de son territoire la phénoménale source noire, Thala Rana dont l’eau est minérale, Thala N’Vouhrev, Thala N’Teslent et Thala Larvâa. Pour cette dernière, son liquide est aussi thérapeutique pour ne citer que les plus connues et aménagées de ces sources à côté de dizaine d’autres non répertoriées ni exploitées. Ce qui donne une idée approximative des impressionnantes ressources hydriques de cette commune, un fait qui pose quelques problèmes de conscience quand on pense que de nombreux villages à travers la daïra de M’Chedallah souffrent énormément du manque d’eau, il ne serait nullement exagéré de dire que les ressources hydriques de la région sont mal exploitées et aussi mal gérées sachant que ce phénomène d’avaries et déperdition de l’eau potable est constaté aussi dans le reste des communes de la Daïra.
Pour revenir au sujet qui nous intéresse qui est la vétusté du réseau de distribution, une source proche du secteur de l’hydraulique affirme que les responsables de ce secteur auraient donné un accord de principe à la commune de Saharidj pour lancer l’étude d’un nouveau réseau de distribution de l’AEP depuis plus de 5 mois et qu’il revient aux gestionnaires de cette commune de lancer l’opération d’autant plus que celui du gaz de ville est à ses dernières retouches et que le projet d’aménagement urbain qui a du être gelé en attendant la réalisation du gaz de ville est en attente d’être relancé. Autant entamer celui d’AEP et clôturer une bonne fois pour toutes le plan d’aménagement, ne serait-ce que celui du chef-lieu communal et éviter ainsi qu’un projet n’en massacre un autre et qu’l y a lieu de procéder dans l’ordre.
Oulaid Soualah