Si le public, venu nombreux assister au coup d’envoi de l’hommage rendu aux cinq colonels de la région de Draâ El Mizan, a admiré l’attrayante exposition au niveau de la maison de jeunes Arezki Mansouri, ce qui a attiré le plus l’attention des visiteurs est cette banderole géante sur la laquelle est reproduite la dernière page de la signature des accords d’Evian dont le texte signé d’une part, par Louis Joxe et de l‘autre, par Belkacem Krim, le 18 mars 1962, est le suivant “ En foi de quoi , le présent document a été signé par les représentants mandatés par le gouvernement de la République et par le représentant de la délégation du FLN “. C’est donc le cinquantième anniversaire de cette éclatante victoire du peuple algérien et de ses représentants, notamment le signataire, Krim Belkacem « Le Lion des Djebels », que les organisateurs ont voulu commémorer par le biais de cette grande rencontre. “Nous avons voulu marquer cet événement en organisant un hommage à nos valeureux chefs historiques, les colonels Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Mohamed Zamoum et Slimane Dehilès, pour dire que l’ex commune mixte de Draâ El Mizan a été le berceau de la résistance et qu’il est temps de penser à la développer au mieux. En tout cas, pour nous, c’est un devoir de leur rendre un tel hommage, car ils méritent plus. La présence de tout ce monde est réconfortante», nous a dit le président par intérim de l’association Tarwa n’Krim Belkacem. La cour de la maison de jeunes est devenue, en cette journée commémorative, une page d’histoire à ciel ouvert, à la vue de tous ces écrits et portraits de ces héros de la révolution qui ont tant marqué leur temps. En plus des expositions, les moudjahiddines, venus de partout, ont tenu à donner des témoignages poignants sur le courage de ces hommes. “ Krim Belkacem avait pris le maquis dés 1947. Il avait une armée de plus de trois cent hommes éparpillés à travers la Kabylie. Ce sont des héros qu’on ne doit pas oublier. Ils ont accompli leur devoir et c’est aux autres de continuer sur leur voie», nous a confié en marge de cette inauguration, un Moudjahid venu de Tizi-Ouzou. Ce qui est le plus important à signaler est la présence en force de jeunes venus découvrir l’histoire de leur patrie.
“ Sincèrement, j’avoue que je ne connais pas tous ces colonels. Qu’est-ce que vous voulez, l’école ne nous les a pas fait connaître“, nous a dit ce jeune étudiant intéressé. Profitant de cette occasion, un lot du livre intitulé De la résistance à la guerre d’indépendance, 1830-1962, de l’auteur Mohamed Chérif Ould El Hocine, ancien officier de l’Armée de Libération Nationale, a été distribué gratuitement. Un ouvrage qui nous fait découvrir cette étape cruciale de notre histoire.
Après l’inauguration faite solennellement par le président de l’association, en présence des Moudjahiddines, dont Aâmmi Arezki, frère de Krim Belkacem, des bus ont pris la destination de Ouadhias, et plus précisément Ath Bardjal, pour le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du colonel Slimane Dehilès. Les activités prévues dans le programme (voir notre édition de jeudi) vont continuer jusqu’au 19 mars.
Amar Ouramdane
