L’Orchestre national de Barbès a fait avant-hier le show à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou lors d’un concert organisé à l’occasion de la commémoration du 50e anniversaire des accords d’Evian.
Un concert qui intervient également dans le cadre d’une tournée de ce groupe qui le conduira dans différentes wilayas du pays (Alger, Annaba, Oran, Tlemcen…) et renouer ainsi avec son public en Algérie ou sa côte de popularité n’est plus à démontrer. Ce fut en effet le cas avant-hier lors de ce concert donné par l’ONB à la grande salle de la maison de la culture où le public Tizi-Ouzéen à eu l’agréable surprise d’assister à un premier gala de ce groupe mythique et digne représentant de la World Music, comme ne cesse de le décrire la presse internationale. L’Orchestre national de Barbès qui ne cesse de prendre de l’ampleur a su allier savamment un mélange des sonorités Gnawa, Chaâbi, Alaoui et Rai. Il a fait ses premiers pas sur scène dans les années 80 à Alger avec comme leader Youcef Boukela sous le nom de T34 en référence au numéro d’une chambre à la cité universitaire de Ben Aknoun. Le groupe sort son premier album intitulé Poulina en 1989 avant d’enchaîner avec Alik en 2008 et Rendez-vous avec Barbès en 2010. Avant-hier, l’ONB a donné rendez-vous au public de Tizi-Ouzou pour un concert qui fera date dans la mémoire des présents. En effet, pour leur première apparition dans la capitale du Djurdjura, les onze membres de l’ONB ont mis vraiment du cœur et surtout de l’énergie dans une salle surchauffée et qui s’est avérée trop exiguë pour contenir une foule aussi nombreuse et surexcitée. La communion a atteint son comble dès l’entrée sur scène de l’Orchestre qui n’a pas mis beaucoup de temps pour mettre le feu et pousser tout le monde à quitter son siège et se mettre à la danse. Les jeunes se sont donnés à coeur joie en reprenant avec plaisir les refrains de chaque chanson qu’ils semblent connaître sur le bout des doigts. Salamou alikoum à nass Tizi, lance d’emblée le leader du groupe à l’adresse du public, non sans déclarer son admiration pour cette wilaya qu’il dit respecter et surtout aimer ; avant d’enchaîner ensuite avec les chansons phares du group dont Salamou alikoum ya lehbab, reprise en chœur par toute la salle dans une ambiance festive. Une ambiance qui monte au fur et à mesure, surtout que les cinq chanteurs du groupe n’hésitent pas à se déhancher sur scène dans une chorégraphie qui vous invite inconsciemment à suivre le rythme avec des pas de danse. Alliant tous les styles du riche patrimoine musical maghrébin, l’ONB a tenu à rendre hommage à l’une des voix les plus célèbres de la chanson kabyle, à savoir Slimane Azem, en reprenant sa chanson Mesdames mesdemoiselles, messieurs sous un rythme endiablé au son du karkabou et du guellal. Deux instruments ancestraux que l’ONB a su admirablement introduire dans ses sonorités pour en faire une musique tout simplement originale. Une originalité qui fait de l’ONB l’un des groupes les plus célèbres au Maghreb et que les critiques de la musique classent aujourd’hui au plus haut rang de la World Music. L’autre belle surprise lors du concert d’avant-hier reste incontestablement cet intermède offert à une autre icône de la musique moderne, Djamel Allam, pour y interpréter sa célèbre chanson Mara Dyoughal avec le groupe ONB. «Je suis ici pour assister au concert de l’ONB et sur insistance de ses membres dont la plupart ont travaillé avec moi, me voila sur scène pour interpréter une chanson dédiée au public de Tizi que je retrouve avec plaisir», déclare l’enfant de Béjaïa, juste avant de passer à l’acte. La soirée s’est poursuivie dans une ambiance électrique et tout le monde était ravi d’avoir assisté à un premier concert de ce groupe, qui sera certainement marqué d’une pierre blanche, en témoignent ces centaines d’appareils photo et téléphones portables brandis par les présents, afin d’immortaliser l’événement.
Ali.C