«Il faut vulgariser la manifestation…»

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Dans cet entretien, Dalila Nadjem, commissaire du Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA), parle de la 12e édition. Elle insiste notamment sur la nécessité de vulgariser la manifestation à travers l’ensemble des villes algériennes et d’encourager les jeunes talents.

La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous du programme et quelles sont les nouveautés de cette édition ?

Dalila Nadjem : Notre volonté cette année est de faire participer le maximum d’écoles, d’enfants et tout a été orienté dans ce sens. La bande dessinée américaine, appelée «COMICS», est à l’honneur et le public a eu l’occasion de découvrir également  la bande dessinée polonaise, qui participe pour la première fois au FIBDA, avec quatre auteurs à travers une très belle exposition intitulée «La cité des chiens». Le titre est très évocateur, c’est la présentation de la violence, des guerres et de leurs méfaits. L’Espagne aussi est présente avec une belle exposition en langue arabe et espagnole autour de la relation entre le monde arabe et l’Espagne. Nous avons mis à l’honneur également les artistes algériens de la première génération, tels les cinquante ans de M’quidech à travers l’exposition exclusive des Unes de la revue. Nous avons également mis en place des ateliers, dans le but de montrer aux enfants comment aborder la bande dessinée, vivre leur passion, dessiner et partager leurs idées à travers toutes les activités qui sont disponibles au niveau de l’esplanade, mais aussi ailleurs, notamment dans les hôpitaux.

 

Les jeunes s’intéressent de plus en plus à la bande dessinée…

C’est vrai qu’il y a un intérêt particulier, prenez l’exemple d’aujourd’hui, il y a eu la présence des enfants d’une dizaine d’écoles, ils ont leurs petites cagnottes dans leurs poches, ils ont envahi la librairie, les kiosques, ils achètent tout ce dont ils rêvent. Cela veut dire qu’il y a un intérêt. Et ce qui fait le plus de plaisir, c’est de les voir déambuler dans la librairie, s’asseoir dans bibliothèque et prendre un livre. Il faut vulgariser cette manifestation davantage et mettre en place des petites manifestations chaque semaine dans chaque ville, même si c’est à petite échelle, en réunissant des gens, des auteurs, des artistes, en organisant des séances de dédicaces même si ça ne dure qu’une après-midi. De telles manifestations permettront à la bande dessinée de se développer. Et les jeunes ont besoin de ces activités, notamment les passionnés de films d’animation, de bande dessinée, de dessins animés, de cosplay… Mettons à leur disposition des espaces où ils puissent s’exprimer et s’épanouir dans leurs domaines.

Quel est le secret de la réussite du Festival ?

C’est d’avoir travaillé en équipe. Nous avons des jeunes qui ont commencé avec nous dès la première édition, et aujourd’hui ils sont à la tête d’entreprises et de startups qui excellent dans les jeux-vidéos ou dans le cosplay. Ils sont devenus nos partenaires, nous faisons le programme ensemble, nous nous concertons… C’est le fait d’écouter d’être écouté qui fait qu’il y a cette symbiose.

Entretien réalisé par Sonia Illoul

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