Certes, personne ne peut nier que beaucoup d’argent a été dépensé pour résoudre le problème épineux de la pénurie d’eau potable dans toute la région, notamment le versant ouest au chef-lieu de commune pour lequel un projet de plus de vingt six milliards de centimes a été réalisé mais nombreux sont ces villages qui n’ont pas d’eau, même en hiver. De Tachtiouine, en passant par Afir, Ath Rahmoune jusqu’à Tafoughalt à la lisière avec la commune de M’Kira, les citoyens achètent de l’eau même en cette période où il a énormément plu et neigé. A Tafoughalt, à titre d’exemple, des habitants nous ont affirmé qu’ils n’ont pas eu une goutte d’eau depuis plus d’un mois. “C’est à cause d’une panne au niveau des forages. Pour la réparer, nous a-t-on dit, il n’y a pas eu de moyen, car l’oued était en crue. Avant-hier, au moment où ils ont commencé à pomper l’eau, un citoyen qui effectuait des travaux de terrassement tout près d’une conduite principale l’aurait touchée», nous a dit un habitant qui revenait avec deux jerricans d’eau remplis de la fontaine du village. “Heureusement, notre fontaine a été restaurée, sinon on n’aurait même pas pu trouver une solution de rechange», a-t-il poursuivi. Au niveau de ce village situé à l’extrême de la chaîne, tout le monde s’accorde à dire qu’il est temps de raccorder les réservoirs du village du côté de M’Kira pour bénéficier de l’eau transférée à partir du barrage de Koudiet Acerdoune. “Entre le dernier village de la commune de M’Kira et notre village, il n’y a pas plus de deux cents mètres. Pourquoi n’envisagent-ils pas de nous faire bénéficier de ce transfert?», s’est-il interrogé. Et de préciser : “Nous avons trois réservoirs d’eau, en plus de toutes les conduites de distribution vers les foyers qui ont été réalisées. C’est donc la seule solution qui puisse mettre un terme à ce calvaire”. Au sein de ce village, une enveloppe de dix milliards de centimes a été dégagée pour remplir le réservoir de Lemasala à partir de Chakour. Selon nos informations, si ce réservoir a été réalisé depuis près de trois ans, il n’en est pas de même pour le lancement des forages. “Actuellement, la conduite vers le lieu choisi pour les forages est lancée, mais rien d’autre», a souligné un autre habitant au bout de ses peines. Les Tafoughaltais jugent que la solution idoine reste celle du raccordement de leur village à la chaîne arrivant du barrage de Koudiet Acerdoune.
Amar Ouramdane