Du beau monde au festival !

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Au fil des jours, la douzième édition du Festival culturel national annuel du film Amazigh qui s’est ouverte samedi dernier attire de plus en plus de monde. Les stars kabyles sont en pélerinage à la maison de la culture de Tizi-Ouzou qui abrite l’événement.

Les invités d’honneur marocains et libyens en parlent…

Le festival national annuel du film amazigh est vu par les participants comme étant une ouverture sur la scène cinématographique internationale. La conférence tenue au siège de la radio locale de Tizi-ouzou et qui a réuni des réalisateurs venus de tout le Maghreb s’est voulue d’abord une occasion de rendre hommage à cette initiative qui ne manque pas, à chaque édition, de réunir les réalisateurs de films amazighs. Les étrangers participant au festival, venus notamment du Maroc, Tunisie, Iles Canaris, mais aussi l’invitée d’honneur qu’est la Libye, ont vanté les mérites du fcnafa, notamment celui de faire sortir de l’ombre les jeunes talents. Le cinéma libyen d’expression amazighe, dernier membre en date à rejoindre le festival, doit sa renommée naissante au Fcnafa. D’autant plus que la Libye est à l’honneur en cette 12e édition. « Nous devons beaucoup au festival du film amazigh qui nous offre cette chance, de faire connaître les productions cinématographiques libyennes à l’échelle du grand Maghreb », dira Salah Gouider, réalisateur libyen de films d’expression amazigh. Il avouera même, que grâce à sa participation au Fcnafa, une harmonie est née entre les réalisateurs venus de Libye. « Je ne vous cache pas que j’ignorais jusqu’à l’existence d’autres réalisateurs de films d’expression amazighe en Libye, avant de venir ici », nous confiera un autre réalisateur libyen. Un membre de cette délégation libyenne, invitée d’honneur de cette 12ème édition du festival du film amazigh, dont le coup d’envoi a été donné samedi dernier expliquera le retard de ce genre de productions en Libye, par la rigidité d’un régime coriace qui ne reconnaissait guère l’identité amazighe. « Les amazighs et parmi eux les cinéastes ont été longtemps persécutés par le régime khadafiste. Mais depuis la chute de ce dernier, les amazighs de Libye ont retrouvé leur identité qu’ils n’hésitent d’ailleurs plus à revendiquer, à travers leurs travail et réalisations artistiques ». Il ajoutera : « C’est vrai que nous sommes toujours en période de transition, et notre travail dépend du gouvernement de demain, et de la personne qui tiendra les rennes du secteur de la culture dans notre pays, mais je peux vous dire que, malheureusement, nous sommes bien pessimistes à ce sujet ». Par ailleurs, Rachid Moutchou, directeur artistique ‘’Isni ouragh’’ au Maroc, a mis l’accent sur les difficultés qu’ont rencontrées les productions cinématographiques en tamazight au Maroc. « Nous sommes passés par une période, où, seules, existaient les films industriels, réalisés en collaborations entre le ministère de la communication et la société de production télévisuelle locale. Les rares productions individuelles ont été encouragées grâce à leur participation au festival du film amazigh en Algérie en 2008 ». Le commissaire du festival, Si El Hachemi Assad qui intervenait au cours de la même conférence de presse, qu’a abritée, pour rappel, la radio locale, n’a pas écarté la possibilité de la création d’une fédération du festival du film amazigh du grand Maghreb. « Cette idée, nous l’avons conçue au cours de la dernière édition du Fcnafa à Azzefoun, mais elle n’a pu être concrétisée. Toujours est-il que cette éventualité n’est pas écartée. Ceci, afin d’établir une relation de partenariat entre les différents participants, mais aussi, entre les festivals déjà existants ». Une perspective qui semble réjouir les autres participants, qui estiment que cela ouvrira d’autres horizons bien plus sûrs au cinéma international d’expression amazigh. Le festival culturel national annuel du film amazigh prendra fin demain. Les primes prévues sont de 300 mille dinars pour le long métrage, 250 mille pour le documentaire et 150 mille dinars pour le court-métrage. Dans la catégorie de l’olivier d’or on enregistre la participation de 15 productions. La catégorie des jeunes talents félicitera son gagnant avec une prime de 150 mille dinars. En plus du prix du public dont le montant n’a pas encore été rendu public.

T. Ch.

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