Comme il fallait s’y attendre, la liste du FLN pour les prochaines élections législatives n’a pas été applaudie de toutes parts au sein de la base militante.
C’est le cas de le dire au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou où le dépôt de ladite liste a été suivi d’une vague de protestation. On parle de 8 candidats qui se sont retirés à la dernière minute. On ne sait s’il s’agit d’une velléité ou d’une simple coïncidence, mais on apprend, que le Mouhafedh n’a déposé la liste du FLN qu’aux derniers moments du délai accordé par la loi. Cela n’a pas empêché certains postulants d’admettre « le fait accompli ». N’ayant pas accepté leur classement, des candidats se sont tout simplement retirés de la liste. Bien entendu, ces derniers ont été remplacés à pied levé. « Je ne peux pas vous citer de noms, au risque de me tromper, mais je sais qu’il y a effectivement des candidats qui se sont retirés de la liste », nous dira, en substance, M. Metahri, élu à l’APW de Tizi-Ouzou. Celui-ci fait d’ailleurs partie des mécontents que cette liste a engendré du fait qu’il n’y figure même pas, contrairement aux rumeurs qui ont circulé hier, faisant état qu’il y est classé en 10e position. Il nous a confirmé l’information lui-même. « Je vous annonce que je ne suis pas sur la liste », nous a-t-il déclaré tout en affichant sa déception et, surtout, sa colère et son mécontentement. « Bien sûr que cela fait mal et que je suis mécontent. Je ne comprends pas sur quelles bases la liste a été confectionnée. Je dirai qu’aucun critère n’a été appliqué et pris en considération ». M. Metahri affirme que, dorénavant, il restera un simple militant.
Un militant gèle son activité au sein du parti
« Par discipline partisane, je ne vais pas aller jusqu’à crier ma colère sur tous les toits, mais désormais, je vais me contenter de mon rôle de partisan au FLN ». De son coté Madame Aït Mira, un autre non qui ne figure pas sur la liste qui sera donc conduite par le Mouhafedh lui même, a tenté de réduire l’impact de la désolation que la liste retenue a créé en estimant qu’il ne s’agissait que de 3 défections « qui ont été remplacés sur place ». Par ailleurs, un membre du bureau de la Mouhafadha locale, Mustapha Slimani en l’occurrence, est allé loin dans sa contestation en rendant public une déclaration à travers laquelle il annonce le gel de son activité au sein du parti « jusqu’au départ du SG, Abdelaziz Belkhadem », dira-t-il. Slimani accuse directement le SG du FLN de ne pas agir « dans l’intérêt du parti », sinon, dit-il dans sa déclaration, « il n’aurait pas retenu Saïd Lakhdari à la tête de la Mouhafadha ». Le même membre de la Mouhafadha a descendu en flamme l’actuel Mouhafedh qu’il qualifie de mal du FLN à Tizi-Ouzou. « Il lui suffit d’avoir vidé le parti de sa substance à Tizi-Ouzou », martèle-t-il. Mustapha Slimani est allé loin dans sa déclaration en appelant les militants et les sympathisants du parti de Belkhadem à voter pour les autres partis et de sanctionner le FLN lors des prochaines élections. Une sanction qui peut venir également d’autres parties de la formation, car on murmure que des jeunes militants ont décidé de ne pas donner leur voix au FLN, et ce, en guise de protestation à la liste retenue pour défendre les chances du parti à Tizi-Ouzou. Une liste qui sera menée par le Mouhafedh, Saïd Lakhdari, secondé par Madame Yamina Fetali et l’ancien président de l’USM El Harrach, Meziane Lefki. Bon nombre de militants disent qu’ils ne se reconnaissent pas dans ladite liste et que le FLN sera le grand perdant lors de la prochaine joute électorale. Le moins que l’on puisse dire, en somme, c’est que le FLN est livré à un malaise dont les conséquences sont imprévisibles. Un malaise qui est loin d’ailleurs d’être propre à la wilaya de Tizi-Ouzou, puisque la contestation est signalée partout ailleurs.
Les mécontents du FFS prévoient un rassemblement à Alger
On parle même d’un rassemblement des contestataires, aujourd’hui devant le siège du parti à Alger, auquel ont appelé des mécontents à travers tout le pays. Cela dit, les partisans du FLN peuvent peut-être se consoler du fait que leur parti n’est pas le seul à être secoué par ce vent de protestation. Certes, celle-ci semble prendre des proportions au sein de l’ex parti unique, mais toujours est-il que la protesta n’a pas épargnée d’autres formations à Tizi-Ouzou même, à l’image du FFS où des voies se sont élevées pour dénoncer certaines « irrégularités » dans la confection de la liste qui défendra la chance du plus vieux parti d’opposition aux législatives du 10 mai. Certains militants contestent, notamment, le fait que les deux têtes de file, à savoir Halet et Tabou, soient issus de la même de la région, à savoir le sud de la wilaya, ignorant ainsi, disent-il, les autres régions dont certaines ne sont pas représentées. Sinon, le nom d’un proche de Hannachi, le président de la JSK qui se trouve, il est vrai, de plus en plus contesté dans le milieu sportif en Kabylie, continue à faire des vagues, d’autant plus que celui-ci, Berkaïne pour ne pas le citer, a été maintenu à la troisième position. La base militante du parti espérait que des remaniement soient apportés à la liste établie avant la date limite des dépôts des dossiers, mais il s’est avéré que celle-ci est restée telle qu’elle, ou presque, puisque seule Nabila Smaïl, qui était portée à la 5e position a été remplacée par Hamou Didouche, l’actuel maire de Draâ El Mizan.
M.O.B