Des handicapés dans la détresse

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A Maâtkas et à Souk El Tenine, on enregistre des centaines de personnes handicapées. Hélas, même leur journée est passée inaperçue.

Personne ne se soucie de leur situation. Ils sont des dizaines, répartis sur le territoire de la daïra, et vivent pour la plupart dans des conditions très difficiles. Ils sont, il faut le dire, oubliés de tout le monde, notamment, des responsables. Heureusement que la plupart sont pris en charge par leurs familles, quant à la pension de handicapé de 4 000 DA qu’ils perçoivent, elle est très en deçà de leurs besoins, elle ne suffit même pas à assurer leur frais de soins. Quant à se nourrir, se vêtir, payer les factures d’eau et d’électricité et tout le reste, c’est la famille et les âmes charitables qui s’en chargent. Deux d’entre eux, que nous avons rencontrés au chef lieu de Souk El Tenine, n’ont pas hésité à nous raconter leurs difficiles quotidiens. Mr Chabani abderhmane, âgé de 36 ans, originaire du village de Sidi Ali moussa et technicien supérieur en informatique, déplorera : « Je suis un handicapé à 100% marié à une femme également handicapée. Ma femme, adepte de l’art culinaire, travaille à la maison et moi je me contente d’assurer les livraisons. Mais mes différentes maladies me clouent souvent au lit, et là les difficultés s’abattent sur nous. Avec mes 4 000 DA je ne sais que faire, me soigner ou nourrir ma petite famille. Nous voulons surtout un emploi stable et un local pour pouvoir vivre de la sueur de notre front », il ajoutera : « Nous avons l’intention de créer une association en vue de défendre les droits de tous les handicapés de la localité. Certains d’entre nous sont, le long des journées, cloîtrés à la maison et ne jouissent d’aucun privilège. En 2009, nous avons créé une association que nous avons baptisée « Thafath ». Nous n’avions pas de local, c’est le maire qui nous autorisait à nous réunir dans la salle de délibération de l’APC. Mais après mon accident qui m’a obligé à garder le lit, et les mauvaises conditions, notre association n’a pas vécu longtemps. Nous allons essayer de la ressusciter. Le maire a, cette fois-ci, accepté de nous laisser nous réunir dans le foyer de jeunes. Quant à avoir un local, propre à notre association Thafath, il parait qu’aucun n’est disponible dans notre commune ». Pour Mr Kadouche Med Amokrane, un autre handicapé à 100%, son combat, contre les multiples maladies qui le malmènent, et pour l’obtention d’un logement au chef lieu, semble s’éterniser : « J’ai remué ciel et terre pour trouver un toit au chef lieu, en vain. J’ai saisi l’APC, la daïra, la wilaya et même, le ministère de la solidarité nationale, hélas personne n’est venu à mon aide. Ce logement, j’en ai besoin d’abord, pour être près de mon travail au chef lieu, et puis pouvoir prendre le transport public en vue de me soigner correctement à Tizi Ouzou et à Alger. Avec mes quatre prothèses au niveau des genoux et de la hanche, et ma vue qui s’amoindrit chaque jour un peu plus, j’ai besoin de soins continus ». Signalons que cet homme ne se soigne plus aujourd’hui, car il ne peut plus s’acquitter des frais onéreux s’y afférant.

Son état de santé se détériore à vue d’oeil. Toutes ces personnes ont besoin de soutien en urgence.

Hocine T.

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