Les habitants de la commune d’El Khebouzia, relevant de la daïra de Bir Ghbalou, bloquent, depuis dimanche dernier, le siège de leur mairie, en guise de protestation contre la mauvaise gestion des affaires communales et aussi pour exprimer leur mécontentement quant aux politiques menées par l’actuel P/APC.
En effet, et dans une requête adressée aux différents responsables civiles, judiciaires et même sécuritaires de la wilaya de Bouira, les habitants de cette commune exigent l’envoi, dans les plus brefs délais, d’une commission d’enquête mixte qui sera chargée d’enquêter et de faire toute la lumières autour de plusieurs anomalies et dépassements recensés dans la gestion des affaires communale où le P/APC est directement accusé d’être le principal responsable de la situation. En premier lieu, les protestataires dénoncent la manière dont le maire et un autre élu ont bénéficié de deux logements, construits, selon eux, sur un lot terrain qui devait abriter une nouvelle mosquée et appartenant à la commune, et sur un budget débloqué spécialement et accordé par la majorité des membres de l’assemblée communale. De ce fait, les citoyens exigent l’arrêt immédiat des travaux et l’annulation de la délibération portant construction de ses deux logements. Les mécontents ont soulevé dans leur lettre, plusieurs autres anomalies, notamment la question d’embauche et d’attribution de contrats de travail. Selon ces derniers, seuls les proches et amis du P/APC ont déjà bénéficiés de contrats de travail dans le cadre des différents dispositifs d’emploi. « J’ai vu de mes propres yeux, un père de famille qui est au chômage, chassé du bureau du maire, tout simplement parce qu’il lui a demandé de bénéficier d’un contrat de 6000 DA pour nourrir sa famille », nous dira l’un des contestataires, avant d’ajouter qu’il n’y a « que ses amis et proches qui ont bénéficié d’un contrat de travail, même dans le cadre du filet social ou du pré emploi». Dans le même sillage, les protestataires dénoncent aussi la totale défaillance des services de l’APC, notamment pour le ramassage des ordures et de la voirie, les services techniques et celui du filet social. « Il faut avoir des liens de famille ou d’amitié avec le frère du maire, pour bénéficier de l’aide scolaire, les 3000 DA sont destinés aux familles les plus démunies, mais il n’y a que ses amis et ses proches qui en tirent profit », s’indigne un autre protestataire. Et d’enchaîner que « le chef-lieu croule sous les ordures, malgré le fait que la mairie dispose de beaucoup de moyens et d’un arsenal de travailleurs d’entretien, mais le ramassage d’ordures ne se fait que rarement ou par occasion ». Ils exigent aussi la distribution dans les plus brefs délais des locaux commerciaux du programme présidentiel, restés fermés et transformés en lieu de débauche. « J’ai bénéficié d’une aide financière du dispositif ANGEM, depuis deux ans, mais à ce jour, je n’ai pas encore pu commencer mon projet à cause de la gestion du P/APC et de ses complices », nous dira un jeune universitaire de cette commune. Dans le même communiqué les signataires s’interrogent sur le sort de la voiture de l’APC qui a été vendue en état de casse aux enchères, après un accident de circulation du maire alors qu’il était en vacances, le mois de janvier dernier, à Boussaada, dans le sud du pays.
La révision des factures du matériel informatique acquis par l’APC et la gestion des avis d’appels d’offre pour des projets d’aménagements et de constructions, sont deux autres points épineux, pour lesquels les contestataires exigent une enquête.
Selon ces derniers, plusieurs correspondances ont été déjà adressées aux responsables locaux, mais en vain. « C’est la deuxième étape dans notre quête de vérité on restera sur nos positions jusqu’à la venue de la commission d’enquête », confirme un autre contestataire. Et d’enchaîner : « on restera là jusqu’au jour où la vérité éclatera et que justice sera faite ». À noter, enfin, que toutes nos tentatives pour joindre M. Maouche Khaled, P/APC d’El Khebouzia, d’obédience RND, sont restées vaines.
Oussama K.