Le poids par les listes

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Les listes des candidatures déposées, bien qu’elles ne soient pas encore officielles, renseignent tout de même sur la carte qui se dessine, l’implantation des uns et des autres ainsi que leur degré de pénétration dans la région. C’est en effet une jauge qui ne trompe pas au vu du temps dont disposaient les formations politiques pour la confection des listes.Le Front des forces socialistes avec 62 listes aux APC et une à l’APW, rate le rendez-vous dans des localités acquises pour lui il n’y a pas si longtemps, à l’image d’Agouni Gueghrane, Idjeur ou encore Zekri. Le fort ancrage dont il se prévalait est battu en brèche par ces absences. Il faudrait peut-être ajouter un nombre de contestations sur certaines listes pour le collectif militant, à l’instar de celle de la mairie de Tizi Ouzou. Le FFS est confronté à un dilemme difficile à surmonter. D’un côté, il a reconduit bon nombre “d’indus-élus” et ce, comme signe de reconnaissance envers eux, et surtout afin de ne pas les déjuger et confirmer ainsi la justesse des choix du parti.De son côté, le RCD confirme sa méforme (c’est le moins que l’on puisse dire) avec son absence sur plus de 20 APC. Le parti de Sadi qui se targue d’une présence forte et indiscutable dans la wilaya, a montré ses limites avec des listes “bourrées” à la dernière minute, et ne comportant aucun foudre de guerre. En terme de présence, il arrive bien loin en troisième position après le FLN et le FFS. Le RCD a réalisé la prouesse d’être absent de daïra complète, à l’image de celle de Maâtkas, où il n’a pu former aucune liste pour les mairies. Le parti de Sadi fait face à des difficultés insurmontables et semble ne pas se faire trop d’illusions quant aux résultats de cette élection. Son vice-président, dans une conférence à Béjaïa, prépare déjà les troupes et l’opinion à une débâcle de son parti. Il n’a pas hésité à parler de signes avant-coureurs de fraude qui entacherait ce rendez-vous électoral. Cette déclaration vient contredire, celle de son président qui assurait la population de la vigilance de ses militants. La proposition qu’il a fait au FFS d’une alliance électorale, puis aujourd’hui d’une alliance dans la surveillance des bureaux de vote, et le fait qu’il déclare avoir donné instruction à ses militants de voter sur la liste FFS là où le RCD est absent, cache mal le désarroi dans lequel il se trouve. En réalité, il sait qu’il aura en face de lui, là où il a confectionné des listes, des militants FFS sans concession. Ensuite, Sadi veut anticiper sur les résultats, et espère une coalition avec le parti d’Aït Ahmed à l’APW, si jamais ce dernier n’obtient pas une majorité absolue. Ce scénario n’a été rendu possible que par la montée fulgurante du FLN, présent sur les 67 communes et une liste APW. En effet, le parti de Belkhadem peut et a les moyens de créer la surprise dans la wilaya de Tizi Ouzou. Avec son électorat stable et discipliné, et face à l’emiettement et l’éparpillement de la carte politique dans la wilaya, le FLN peut réaliser des scores qui vont “choquer” plus d’un observateur.

Chérif Amayas

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