Les habitants de Kvouche ne décolèrent pas

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Après avoir procédé à la fermeture de tous les édifices publics durant la journée de mercredi, les habitants de Kvouche, dans la commune d’Adekar, semblent toujours déterminés à poursuivre leur mouvement, voire le durcire.

Ainsi, ils ont procédé jeudi encore au blocage des sièges de l’APC, de la daïra et de la poste. Ils étaient plusieurs centaines d’habitants de ce village à envahir tôt dans la matinée la ville d’Adekar, en signe de contestation, en fermant tous les axes qui mènent à ces bâtiments publics. Les quelque 300 personnes ayant pris part à cette action de rue brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Halte à la marginalisation», «Egalité entre les villages», «Egalité dans la répartition des projets entre les villages». Dans leur plate-forme adressée à qui de droit par le comité des villageois, il est souligné : «Si nous sommes arrivés à sortir dans la rue et à fermer les édifices publics, c’est parce que ces mêmes responsables locaux ont longtemps tourné le dos à nos doléances qui sont légitimes, pour ne pas dire prioritaires». Et de rappeler dans le même ordre d’idées : «Nous avons longtemps favorisé et emprunté la voie de la sagesse, du dialogue dans le respect des procédures administratives, aujourd’hui c’est l’exacerbation au sein de notre village et nous rejetons d’avance toutes les réponses verbales qui ne servent qu’à apaiser nos esprits comme l’ont déjà fait plusieurs fois avec d’autres villages». Ainsi donc, les citoyens sont montés au créneau pour fustiger les autorités locales, entre autres, l’APC et la daïra d’Adekar sur le retard dans les promesses non tenues jusqu’au jour d’aujourd’hui par ces instances. Ces derniers sont allés jusqu’à exiger la venue du wali de Béjaïa pour lui faire passer le message et lui signifier le marasme que vivent les citoyens de leur paisible village. Ils précisent en outre qu’«il n’y a aucun clan ni autre ingérence politique dans notre mouvement», comme l’a qualifié le P/APC. Les citoyens, dont la plupart sont des pères de familles pauvres qui n’auront certainement de temps pour provoquer des problèmes, veulent crier tout simplement leur ras-le-bol pour attirer l’attention des autorités. Vue la détermination, l’union et les capacités de ce comité l’inquiétude commence à s’installer au sein de tous les villages de la daïra d’Adekar, notamment chez ceux qui vivent dans le dénuement. Ils ne savent plus à quel saint se vouer, si de prendre leur mal en patience ou de rejoindre les rangs des protestataires. En effet, la population s’inquiète sur les suites que donneraient les autorités à ses revendications.

Mouhoub Zerrouk

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