L’objectif assigné à cette décision des opposants à Belkhadem est, évidement, de le destituer. Jusqu’à la journée d’hier, ils ont pu obtenir 193 signatures. Il leur en faut 230 pour pouvoir convoquer une session extraordinaire de «l’instance souveraine du parti entre deux congrès».
Dès son retour de Marseille ou il a pris part, en sa qualité de secrétaire général du FLN , à un forum sur la guerre de libération, sous le thème : “La guerre d’Algérie, 50 ans après», Abdelaziz Belkhadem a indiqué hier qu’une session extraordinaire du Comité central du FLN se tiendra immédiatement après l’annonce des résultats des élections législatives du 10 mai pour, a-t-il précisé pour débattre des questions organiques et évaluer les résultats du scrutin. Or, des membres du comité central opposés au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, s’empressent à réunir les signatures nécessaires pour convoquer dans l’immédiat, une session extraordinaire du comité central.
L’objectif assigné à cette décision des opposants à Belkhadem est évidement de le destituer. Jusqu’à la journée hier, ils ont pu obtenir 193 signatures. Il leur en faut 230 pour pouvoir convoquer une session extraordinaire de «l’instance souveraine du parti entre deux congrès». «Nous allons les obtenir dans les prochaines heures. Nous devons aller vers un comité central avant le début de la campagne électorale», nous a indiqué hier, un des contestataires Du coté des contestataires, ou le mouvement de désaveu est entrain de gagner du terrain, la détermination pour jusqu’au bout de leurs objectif est allé crescendo en dépit du fait que l’actuel SG du FLN fait mine d’ignorer le danger qui le guette. «Il n’a pas souhaité nous parler, mais gare à lui. Ses jours à la tête du parti sont désormais comptés», lance un membre du comité central. Faisant comme si de rien n’était et minimisant totalement ce mouvement de redressement, Belkhadem s’est même permis de passer à la phase des sanctions en mettant fin aux fonctions du directeur de l’administration du parti, Amar Frikha, ancien wali, accusé de «comportement irresponsable et de nuire au parti». Mais, selon Abdelhamid Si Affif, « il ne fait que renforcer les rangs des contestataires ». Pire, d’autres membres du comité central ont décidé de lancer «un mouvement de l’union et de réforme du parti». De par ce qui se passe au plus vieux parti, Belkhadem a , selon ses opposants, réussi à dresser tout le monde contre lui», fulmine un cadre du parti qui est passé du côté des opposants. Les appels au changement de la direction se multiplient et Belkhadem se trouve, de plus en plus, isolé. En s’empressant de réunir les signatures pour se placer dans la légalité et pouvoir ainsi convoquer une session extraordinaire du comité central, les contestataires se placent désormais en force. Et le porte parole du parti, Kassa Aissa , s’est voulu plus pragmatique en assénant que «Toute action qui s’inscrit en dehors de la campagne électorale ne peut que porter préjudice au parti». Décidément, rien ne va plus au FLN à quelques encablures des élections législatives.
Ferhat Zafane