L’Agence nationale de l’emploi de la wilaya de Béjaïa gère mal les afflux des demandeurs d’emploi, et à ce jour, aucune mesure n’a été prise par les autorités compétentes afin de remédier à cette situation de surcharge qui devient de plus en plus insoutenable.
Depuis la création du dispositif d’insertion des diplômés (DAIP) en 2006, à ce jour, l’agence de Béjaïa croule sous les dossiers et peine, à elle seule, à gérer la forte affluence des demandeurs d’emploi. Aujourd’hui, cette agence fait office d’une agence AWEM, c’est-à-dire, elle s’occupe des dossiers de la commune de Béjaïa, au même temps qu’elle assure la coordination entre les quatre autres agences AWEM réparties sur le territoire de la wilaya. A toutes ces tâches colossales que doit prendre en charge une seule agence, vient s’ajouter le problème de l’exigüité de ses locaux, où sont traités des centaines de cas par semaine. Lors d’un entretien avec le directeur de l’emploi de la wilaya de Béjaïa l’année dernière, celui-ci nous dira, rappelons-le, que son département fait du problème de l’exigüité des locaux de l’ANEM sa priorité et qu’une étude est lancée pour la création d’une autre agence au niveau de la commune d’El Kseur, qui viendra soulager celle de Béjaïa d’une partie de ses tâches. Presque une année après ces affirmations, rien de perceptible dans ce sens. Le directeur de l’emploi nous avouera tout récemment que l’extension de l’agence de wilaya prévue dans la commune d’El Kseur est encore à son stade embryonnaire, c’est-à-dire dans la recherche d’une assiette de terrain ou de locaux pouvant accueillir cette nouvelle structure. Pour les inscrits à l’agence, la situation est «lamentable et a trop duré». La moindre démarche nécessite qu’on se lève aux aurores. «L’infrastructure où est accueilli le citoyen est toujours la même et aucune amélioration n’est perçue à ce jour. Au contraire, ça se dégrade de jour en jour», se plaint un jeune demandeur d’emploi. Qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse chaud, c’est toujours la même cour sans toiture, ni commodités, qui fait office de salle d’attente au niveau de cette agence que prennent d’assaut quotidiennement des centaines de jeunes en quête de travail, constate-t-on sur les lieux. Dans ces conditions «plus que défavorables», les jeunes diplômés de la wilaya de Béjaïa préfèrent s’abstenir de s’inscrire au niveau de l’ANEM, comme nous le confie un jeune, vu tous les obstacles que présente le passage par cette agence, dit-il. Celui-ci déplore la lenteur de la procédure laquelle, d’après lui, peut durer jusqu’à cinq mois et la mauvaise surprise de voir son dossier rejeté au final n’est pas à écarter. C’est le cas d’un autre jeune à qui on a refusé le dossier après plusieurs mois d’attente pour une pièce manquante, alors que, dit-il, le dossier devait normalement être refusé le jour même du dépôt si une pièce manque.
M. H. Khodja

