Le Consul d’Algerie à Gao enlevé

Partager

Le Consul d’Algérie et six membres de la mission diplomatique algérienne au Mali ont été enlevés, jeudi dernier à Gao, ville malienne du nord.

Boualem Sias, le Consul d’Algérie à Gao et six agents du consulat ont été victimes d’un kidnapping, dans la journée de jeudi. Jusqu’à la fin de la journée d’hier, aucune information n’a filtré sur le sort réservé à ces 7 diplomates. S’exprimant dans la soirée de jeudi, soit quelques heures après le kidnapping, Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, indique qu’une cellule de crise a été mise en place afin de suivre de très prés les événements. Tout en condamnant cet acte « avec fermeté », le ministre des Affaires étrangères affirme que « le gouvernement algérien reste mobilisé afin de permettre la libération des otages dans les plus brefs délais ». Concernant l’identité des auteurs du rapt, le chef de la diplomatie algérienne préfère ne pas s’aventurer et parle « de parties que nous ne connaissons pas ». Cela dit, selon des sources concordantes, l’enlèvement est l’oeuvre des islamistes. Un enlèvement qui a été condamné par la junte qui a renversé le pouvoir il y a plus d’une semaine, ainsi que par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), accusant directement l’AQMI. En tous cas, les assaillants ont procédé au remplacement du drapeau algérien, qu’ils ont brûlé par le drapeau noir salafiste. Il est utile de préciser que la ville de Gao est sous le contrôle des rebelles, notamment les islamistes, depuis samedi dernier. Le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJOA), considéré comme une dissidence d’Al Qaïda (AQMI), revendique le contrôle de la ville. Le MUJAO a revendiqué l’attentat de Tamanrasset en mars dernier et l’enlèvement des humanitaires occidentaux à Rabouni en octobre 2011. Selon des dires, cet enlèvement dont a été victime le Consul et les six autres diplomates était prévisible, dans la mesure où des menaces ont été proférées dans ce sens. Il est à se demander, alors, comment les autorités Algériennes n’ont pas agi à temps pour rapatrier ces derniers qui se sont retrouvés être une « proie facile pour les preneurs d’otage », suite à la situation chaotique que connaît la région du nord du Mali. Il était ainsi quasiment impossible, pour eux, de se prendre en charge. Quitter le pays dans ces conditions était plus que suicidaire. Selon des témoignages repris par des médias, il était impossible de ne pas tomber sur une embuscade, s’ils avaient tenté de s’enfuir. Rappelons que le Consul d’Algérie à Tombouctou a été agressé dimanche dernier. Celui-ci s’en est sorti avec quelques blessures, avant son évacuation à Tamanrasset.

C’est dire que ce n’est pas pour la première fois que des diplomates algériens soient victimes d’attaques. La plus dramatique aura été celle ayant ciblé le 21 juillet 2005 en Irak, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, lesquels ont été assassinés le 28 juillet, soit quelques jours après leur enlèvement.

M.O.B

Partager